Les moniteurs informatiques sont depuis longtemps passés à la génération « écran plat » et le temps des 15 pouces au format 4/3 est lui aussi révolu. Voici que prolifèrent les grandes surfaces de 20 pouces de diagonale et plus, en format large, doté pour certains d’une nouvelle technologie de rétro-éclairage économique et moins agressives pour les yeux. Ces arguments technologiques suffisent-ils pour envisager de changer tous les moniteurs du cabinet ? Les avantages sont nombreux au regard de l’investissement que cela représente, si l’on sait demeurer raisonnable. En effet, chez les e-commerçants spécialisés, on trouve les premiers prix des écrans de 20 pouces (soit 51 cm de diagonale) à moins de 100 euros et la plupart des 22 pouces (56 cm) se situent en dessous des 200 euros. La taille supérieure, 24 pouces, dépasse rarement 400 euros même avec les dernières technologies. L’un des premiers critères de choix est bien entendu la taille et le format. Dans ce domaine, il est évident qu’une grande dalle trouve un intérêt si elle est en format large (le W pour Wide figure généralement dans la référence du produit) car elle permet d’afficher deux pages A4 côte-à-côte ou une fiche « patient » complète issue de la base de données, offrant ainsi une vision globale des informations disponibles.
A LED !
Second point d’attention : le mode de rétro-éclairage. Jusqu’à présent, les matrices LCD des moniteurs informatiques étaient éclairées par des petits tubes au néon dits CCFL (Cold Cathodes Fluorescent Lamps), peu onéreux mais produisant une lumière trop vive et dont la répartition sur la surface de l’écran et la colorimétrie sont parfois aléatoires. L’arrivée sur le marché de la diode blanche représente une avancée certaine en terme de consommation énergétique mais aussi de dégagement calorique, d’encombrement, de longévité et de responsabilité environnementale, puisque la LED est exempte de mercure. Résultat : il est désormais possible de fabriquer des écrans de très faible épaisseur, à la luminosité variable et au spectre colorimétrique (Gamut) élargi. Non seulement l’image est meilleure, moins agressive pour les yeux, mais on peut moduler la puissance lumineuse en fonction de l’éclairage ambiant et même activer l’extinction automatique de l’écran lorsque l’utilisateur est absent grâce à un dispositif de détection de présence. Ce genre de fonction se retrouve sur des produits comme le moniteur Lenovo Thinkvision Monitor L2251x Wide Monitor ou la gamme Brilliant de Philips.
Evidemment, l’éclairage LED offre globalement de meilleures performances que le CCFL en terme de contraste et de luminosité, domaines pour lesquels on atteint maintenant de façon courante les niveaux respectifs de 1000 :1 (en statique) et 250 cd/m2 (candela/m2). Des progrès significatifs ont été réalisés en matière de rapidité d’affichage, les performances des meilleurs produits vont en dessous des 5 millisecondes ce qui supprime tout effet de rémanence.
Compatibles HD
Ces caractéristiques autorisent les fabricants à proposer des moniteurs informatiques compatibles avec la télévision haute définition, en résolution 1080x1920, pour afficher des signaux vidéo provenant d’un modem ADSL via un câble HDMI ou d’une carte tuner intégrée dans le PC. Cette présence d’un connecteur HDMI n’exclut évidemment pas les prises classiques D-SUB (VGA) pour signaux informatiques analogiques et DVI-D, pour signaux numériques, ces dernières étant parfois associées au procédé de contrôle des contenus numériques, HDCP (présent sur toute prise HDMI). Une fréquence d’affichage supérieure à 100 Hz est hautement souhaitable sachant que l’irruption à venir de l’imagerie médicale 3D exigera vraisemblablement le double.
Si l’on a besoin de regarder des programmes de télévision ou de lire des supports audiovisuels et multimédias dans le cadre des séquences d’information ou de formation du cabinet, il convient d’équiper son poste de travail de moyens de restitution sonore, souvent absents ou médiocres sur les moniteurs professionnels. La première solution est d’installer des haut-parleurs extérieurs (voies gauche et droite, éventuellement caisson de basse), parfois de très bonne qualité, qu’il faut rechercher dans les catalogues de Logitech, Altec Lansing, Creative, Philips, Hercules, Genius, etc.. Mais le manque de place sur le bureau peut contraindre à rechercher des solutions plus discrètes comme les petites « barres de son », des dispositifs qui intègrent plusieurs petits transducteurs et qui s’accrochent sous le moniteur. Lenovo propose son propre produit, en option sur son Thinkvision Monitor L2251x Wide, de même que Dell, alors que le fabriquant d’accessoires Genius commercialise une barre référencée SPI-355 qui se pose sous l’écran et s’adapte donc à toutes les tailles.
Une Webcam insérée dans la partie supérieure du cadre de l’écran prédisposera le moniteur aux sessions de visiocommunication mais ce manque peut se combler facilement en choisissant un capteur autonome, produit disponible chez Logitech, Philips, Microsoft, Creative et quelques autres.
Gardez la bonne attitude
Le dernier point à prendre en compte est l’ergonomie du moniteur, c’est-à-dire sa capacité mécanique à s’adapter à une bonne attitude de travail. Cela passe naturellement par la possibilité de faire varier verticalement la hauteur sur pied et l’inclinaison du moniteur par rapport à l’utilisateur. La rotation du mode paysage (le plus grand côté à l’horizontal) en mode portrait est disponible pratiquement sur tous les modèles et n’offre d’intérêt que pour afficher des clichés numériques bien que les moniteurs bureautiques ne soient pas adaptés aux normes de l’imagerie médicale. Plus intéressante est la possibilité de faire tourner de 180° l’écran sur l’axe de son pied pour le présenter facilement à un interlocuteur. Cette fonction, bien pratique, demeure rare et son absence sera compensée par l’utilisation d’un plateau tournant (généralement conçu pour les téléviseurs) ou d’un bras articulé disposant d’une platine de fixation à la norme Vesa qui viendra, si c’est possible*, en substitution du pied original. On trouve ce genre de produits dans les catalogues des fabricants comme Ergotron, Dataflex, Kensington, NewStar, Fellowes Office mais également chez Eizo, fabricant de moniteurs très présent dans le médical. Pour les inconditionnels d’Apple, l’accessoiriste Rain Design (en France chez MacWay) commercialise aussi des pieds tournants exclusivement conçus pour les moniteurs Cinema Display ou les iMac. On notera également que certains ordinateurs PCs intégrés dans l’écran disposent de l’interface Vesa permettant leur fixation sur un pied articulé.
Quand on peut essayer les produits avant l’achat, il est bon de tester l’ergonomie de l’interface graphique de réglage, ou OSD (on-screen display), dont l’arborescence et la logique peuvent se révéler difficiles à comprendre au premier coup. Or, il faut souvent passer par quelques fastidieux réglages pour tirer le meilleur parti d’un écran LCD dont le réglage à l’usine est rarement satisfaisant.
* Bien vérifier si le circuit de passage des câbles est intégré dans le pied ou si ce dernier fait office de hub USB (connecteur USB multiple).
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