Palper rectal sans se salir les doigts. Veut-on faire un palper du rectum sans s’insinuer dans la rainure unguéale des matières difficiles à extraire, même par le meilleur brossage ? On prend un morceau d’étoffe fine, coton ou toile ; on le dispose en petit entonnoir dont on noue une extrémité par une anse de fil. On coiffe l’index de ce capuchon, que l’on y fixe par plusieurs tours de fil. On imperméabilise le tout avec un corps gras quelconque : axonge, huile, vaseline. L’examen fait, on enlève l’appareil et on le lave. L’imperméabilité est absolument complète, si l’on peut bâtir le capuchon avec de la gutta en feuille ou du mackintosch.
Température prise instantanément. Lorsqu’on a soi-même les mains à la température normale, c’est-à-dire à 30 degrés, il suffit de palper à nu le creux axillaire du malade. À 37 degrés, la peau paraît bonne ; à 38 degrés, elle est un peu chaude ; à 39 degrés, elle est franchement chaude et, à 40 degrés, elle brûle. C’était cette dernière température que nos pères désignaient sous le terme de peau mordicante. Lorsqu’on exerce son sens thermique à ce genre de déterminations, on est rapidement capable de déterminer une température à moins de trois dixièmes près, et, chose précieuse, de corriger des thermomètres par trop fantaisistes. On peut avoir plus de confiance dans un tact bien éduqué que dans un instrument dit « de précision », dont le principal caractère est surtout de manquer souvent d’exactitude.
Température prise en deux ou cinq minutes par le thermomètre. L’ennui du thermomètre est qu’il faut dix minutes pour prendre une bonne température, dans l’immobilité absolue. Sur la flamme d’une bougie, on chauffe la cuvette de l’instrument avec précaution jusqu’à ce que la colonne mercurielle marque 35 sur les thermomètres à maxima. On essuie avec les doigts le charbon de la cuvette et on la porte dans le creux de l’aisselle. Avec un thermomètre ordinaire, l’opération est plus rapide car on hausse la chauffe jusqu’à 37 à 38 degrés. Et, alors, en deux minutes, l’équilibre est établi. Le seul petit inconvénient est de faire la lecture avant d’enlever l’appareil.
(« Gazette médicale de Liège », février 1898)
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