Plan cancer

Les pneumologues veulent continuer à faire de la cancérologie

Publié le 31/03/2014
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« Les différents plans cancer, qui se sont succédé ces dernières années, ont permis d’indéniables avancées. Mais on a le sentiment qu’à chaque fois, les spécialistes d’organes ont été les grands oubliés de ces plans. Le dernier en date, qui vient d’être rendu public, ne fait pas exception à la règle », déplore le Dr Bruno Stach, président du Syndicat de l’appareil respiratoire (SAR) et vice-président de la Fédération nationale des spécialistes d’organes en oncologie (FNS2O).

Cette fédération se mobilise notamment pour permettre aux spécialistes d’organes de continuer à pratiquer des primoprescriptions de chimiothérapie. Selon une enquête publiée en novembre dernier par l’Institut national du cancer (INCa) et la FNS2O, 805 pneumologues (71 % de la profession) déclarent avoir une pratique de la cancérologie. Et 504 pneumologues (44 %) déclarent une pratique de primoprescription de chimiothérapie. « Notre spécialité joue donc un rôle considérable dans l’exercice de la cancérologie en France. Comme toutes les spécialistes d’organes, nous sommes au contact de la réalité du terrain et en première ligne pour les diagnostics. Un patient fumeur, qui tousse, ne va jamais aller consulter un oncologue », souligne le Dr Stach.

Le problème est que depuis un décret de 2007, les primoprescriptions de chimiothérapies sont réservées aux oncologues médicaux ou aux spécialistes d’organes ayant une reconnaissance ordinale de leur compétence en cancérologie ou étant titulaires d’un Diplôme d’études spécialisées complémentaires (DESC) de cancérologie. Afin de ne pas pénaliser les praticiens qui ont une pratique en cancérologie mais n’ont pas pu obtenir leur DESC, une mesure de Validation des acquis de l’expérience (VAE) a été mise en place en 2012 (lire aussi ci-contre). Cette VAE permet d’obtenir une équivalence de DESC de cancérologie groupe 1. Mais un arrêté ministériel a fixé un nombre maximum de DESC de groupe 1 pouvant être obtenu chaque année via cette VAE. Un arrêté de novembre 2012 a ainsi fixé à 578 ce nombre pour la cancérologie. « L’instauration de ce numérusclausus a suscité pas mal d’incompréhensions chez les pneumologues. Un grand nombre d’entre eux a présenté des dossiers de VAE. Certains l’ont obtenu, d’autres non, sans qu’on sache trop pourquoi. On a le sentiment qu’il y a de grandes disparités régionales dans cette validation », indique le Dr Stach, en regrettant une nouvelle fois le « manque de considération » dont continuent de faire l’objet les spécialistes d’organes. « On a vraiment le sentiment d’être exclus, notamment les spécialistes libéraux », souligne-t-il.

D’après un entretien avec le Dr Bruno Stach, président du Syndicat de l’appareil respiratoire (SAR) et vice-président de la Fédération nationale des spécialistes d’organes en oncologie (FNS2O).

Antoine Dalat

Source : Bilan spécialistes