La fédération des prestataires de santé à domicile (PSAD) ne digère pas le plan d'économies (estimé à 150 millions d'euros) réclamé au secteur dans le cadre du budget de la Sécurité sociale 2019. Elle demande au gouvernement des solutions pérennes pour continuer à développer des services en adéquation avec les besoins des patients.
À l'occasion de la 1re journée nationale de la santé à domicile, le 28 novembre à Paris, Charles-Henri des Villettes, président de la fédération, a cadré les enjeux. « Le secteur est amené à se développer d'une part en raison de la chronicisation des pathologies, et d'autre part à cause de la perte d'autonomie liée à l'âge ou du handicap. La prise en charge des patients par les métiers de soins à domicile sera de plus en plus fréquente ».
De fait, le nombre de patients concernés augmente de 5 à 10 % par an. Plus de deux millions de patients recourent au service des PSAD chaque année – dont près d'un million pour l'apnée du sommeil, 375 000 personnes âgées dépendantes ou encore 115 000 patients handicapés. Dynamique, le secteur emploie 20 000 salariés dont 4 000 professionnels de santé.
Une étude* réalisée pour la fédération confirme le haut degré de satisfaction des patients quant à l'accompagnement délivré par les prestataires de santé à domicile. 95 % estiment que leur PSAD leur a permis de « mieux comprendre leur traitement » et 93 % déclarent avoir été bien instruits sur la façon dont leur dispositif médical fonctionne. Ils sont autant à se considérer comme « plus autonomes » dans la gestion de leur traitement (ou dispositif). Surtout, trois patients sur quatre jugent que leur quotidien s'est amélioré grâce à la prestation de santé à domicile et autant sont favorables au télésuivi à distance des données.
Baisse de 22 % des tarifs des stomies
Dans ce contexte porteur, le secteur plaide pour le maintien d'un environnement favorable, à l'inverse du plan de redressement actuel jugé insoutenable. « Le comité économique des produits de santé [CEPS] nous a fait une proposition tarifaire, une baisse de 22,5 % des tarifs des stomies et de l'incontinence pour arriver à 100 millions d'euros d'économies », s'étrangle Alexandra Duvauchelle, déléguée générale de la fédération. « Si on baisse ainsi les prix, on ne pourra plus assurer la prestation, met en garde Charles-Henri des Villettes. Les négociations sont tendues ».
Plutôt que des décotes tarifaires unilatérales, les prestataires réclament une « régulation intelligente », sur le modèle de ce qui a été mis en place pour l'apnée du sommeil. Ce télésuivi de l'adhésion du patient à son traitement sert aussi de mécanisme de maîtrise médicalisée (par une modulation de la rémunération des prestataires). La fédération est prête à étendre ce système à d'autres pathologies.
*Enquête réalisée en ligne sur la plateforme de Carenity, une communauté de patients. 113 personnes interrogées entre le 30 octobre et 15 novembre 2018.
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