A l'appel du Centre national des professions de santé (CNPS) qui regroupe 22 syndicats représentatifs, médecins, dentistes, infirmières, masseurs-kinésithérapeutes, biologistes, orthophonistes et orthoptistes se sont mobilisés à trois jours du premier tour des élections municipales pour dénoncer une fois de plus la politique de maîtrise des dépenses de santé actuellement en vigueur.
Cette mobilisation a été toutefois moins spectaculaire que lors de la journée d'action du 26 octobre et de la semaine « santé morte » de la fin de l'année dernière, dans la mesure où, cette fois, le CNPS avait appelé non pas à la fermeture des cabinets mais seulement à des actions décentralisées d'information et de sensibilisation des médias et de la population.
Il s'agissait avant tout, pour le CNPS, de profiter de la campagne électorale pour prescrire « une piqûre de rappel » aux pouvoirs publics en attendant les résultats de la concertation mise en place par Elisabeth Guigou.
Affichettes dans les cabinets, distributions de tracts sur les marchés, lettres aux parlementaires, conférences de presse et demandes de rendez-vous aux préfets ont constitué les principales modalités de cette journée d'action organisée dans environ 90 % des départements, selon le CNPS.
Par ailleurs, plusieurs rassemblements ont eu lieu dans certaines villes, notamment à Avignon où des infirmières libérales ont été manifesté devant la permanence d'Elisabeth Guigou avant d'être délogées par la police et à Reims où le Premier ministre Lionel Jospin était en déplacement.
Devant la lenteur de la procédure de concertation choisie par la ministre de l'Emploi et de la Solidarité, les professionnels de santé « ne veulent pas se laisser balader » et entendent « relancer de manière périodique nos actions, dire aux patients que la voie du rationnement des soins est pour demain si le gouvernement persiste dans sa politique strictement budgétaire », a expliqué à cette occasion le Dr Jacques Reignault, président du CNPS.
Les prochaines étapes de cette mobilisation seront les Assises nationales de l'organisation qui se tiendront les 30 et 31 mars et au cours desquelles des propositions communes à toutes les professions seront élaborées. Lionel Jospin a été invité à y participer et les responsables du CNPS comptent fortement sur sa présence, car ils reprochent au Premier ministre « de ne s'être jamais prononcé sur la politique de santé ». « Je veux bien qu'il ait une confiance aveugle dans ses ministres ; mais je crois que le problème est aujourd'hui suffisamment aigu pour qu'il s'en préoccupe », estime le Dr Claude Maffioli, président de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF).
Enfin, une grande manifestation nationale devrait être organisée au mois de juin, au moment même où Elisabeth Guigou recevra les professionnels pour la seconde fois et où les premières décisions seront prises dans la perspective du projet de loi de financement de la Sécurité sociale.
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