D ANS cet essai américain*, 317 patients âgés de 11 à 50 ans atteints d'un asthme allergique traité par une corticothérapie inhalée ou orale ont été répartis en trois groupes randomisés : un premier groupe sous placebo, un deuxième sous anticorps monoclonal à faible dose et un troisième groupe sous anticorps monoclonal À haute dose, administré par voie intraveineuse toutes les deux semaines pendant vingt semaines.
Amélioration de la symptomatologie
Au cours des douze premières semaines, les patients sont restés sous corticothérapie selon le protocole instauré avant l'étude. Durant les huit semaines suivantes, les doses de corticoïdes ont été réduites. L'amélioration de la symptomatologie a été évaluée selon un score allant de 1 point (absence de symptômes) à 7 points (symptômes sévères). D'autres critères entraient en ligne de compte, comme le recours à d'autres médicaments (bêtamimétiques, corticoïdes), le débit expiratoire de pointe et la qualité de vie.
Après douze semaines de traitement, le score symptomatologique moyen évalué à 4 à l'inclusion est passé à 2,8 dans les deux groupes sous rhuMAb-E25, contre 3,1 dans le groupe placebo. Une différence significative, qui a persisté après vingt semaines, avec un score de 2,7, contre 2,9 dans le groupe placebo.
Sous rhuMAb-E25, le recours aux bêtamimétiques a été significativement réduit, les corticoïdes, diminués ou arrêtés, et le débit de pointe, amélioré : une différence moyenne de 29,9 l/min a été relevée dans le groupe sous haute dose d'anticorps monoclonal, de 20,8 l/min chez les sujets traités avec de faibles doses et de 10,2 l/min dans le groupe placebo. De même, au cours des vingt semaines de l'étude, le nombre de patients qui ont présenté des exacerbations de leur asthme était moins important, quelle que soit la dose d'anticorps (30 % et 28 %) que ceux sous placebo (45 %). Enfin, le score de qualité de vie a augmenté en moyenne de 1,4 et 1,2 chez les asthmatiques traités par les deux doses d'anticorps et de 0,8 seulement chez les patients sous placebo.
Une tolérance globalement bonne
La tolérance du traitement actif a été bonne sans différence significative entre les trois groupes, à l'exception de quelques épisodes d'urticaire moyenne à modérée apparue après l'injection de la première dose d'anticorps. A 2vingt semaines, aucun sujet n'avait développé d'anticorps contre le rhuMAb-E25. Ces résultats sont donc globalement encourageants, sous réserve de l'aspect contraignant du mode d'administration intraveineux de l'anticorps monoclonal et de son coût.
* « New England Journal of Medecine », vol.341 ; 26 : 1966-1973.
(1) Omalizumab (Xolair) est développé conjointement par Novartis, Genentech et Tanox.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature