SUR QUELLES BASES rationnelles s’appuie la conception d’une forme à libération prolongée de l’agoniste dopaminergique Sifrol* (pramipexole) ? « Au stade de début de la MP, l’acceptation du diagnostic et de l’idée d’une maladie au long cours et d’un traitement à vie est un élément clé, explique le Pr Emmanuel Broussolle. Un premier traitement simple avec une seule prise peut être un argument pour convaincre de débuter le traitement. » Au stade de fluctuations, le problème est différent. Plusieurs arguments peuvent être avancés, à savoir un meilleur contrôle des fluctuations et une réduction du nombre de prises de médicaments, « surtout en cas de difficultés de gestion du temps (oubli des heures de prises, troubles cognitifs) et de risque d’addiction aux médicaments ».
Multifactorielle.
Dans la MP, on considère que l’observance est satisfaisante quand 80 % des prises médicamenteuses sont correctes. La plupart des études montrent que c’est le cas pour 80 % des patients. Mais si l’on s’intéresse au concept plus précis qu’est le respect des prises, la proportion de sujets observants diminue notablement. En plus de la complexité du traitement, d’autres facteurs liés au patient (jeune âge) et à la maladie favorisent l’inobservance. Chez les parkinsoniens traités par agoniste dopaminergique, indique le Pr François Tison, « on sait que l’observance globale de la dose quotidienne et l’observance horaire sont meilleures avec une prise quotidienne par rapport à trois prises » (1).
Comme le note le Pr Olivier Rascol, le bénéfice principal des agonistes dopaminergiques à libération prolongée est une meilleure observance et un meilleur confort. « On attend les données qui confirment leur impact sur la qualité de vie. » Le deuxième avantage potentiel de ces médicaments concerne la tolérance, notamment les effets indésirables comme les troubles impulsifs ou la somnolence diurne. Il y a peu de données sur ces éléments, mais les expériences empiriques suggèrent que la plupart des patients se plaignent de sédation anormale une à deux heures après la prise du médicament, souligne le Pr Rascol. Enfin, les agonistes dopaminergiques à libération prolongée pourraient permettre une meilleure stimulation dopaminergique continue, ce qui peut impliquer une meilleure prévention des dyskinésies. L’efficacité de ces nouvelles formes galéniques est démontrée.
En pratique, conclut le Pr Rascol, il y a un intérêt manifeste pour les patients pour une seule prise par jour, en monothérapie ou en association avec la L-dopa. Les données sur le pramipexole montrent que le switch est facile, « hormis l’effet nocebo ». Il peut se faire du jour au lendemain à la même dose quotidienne.
Lyon. Symposium organisé par Boehringer Ingelheim lors des Journées de neurologie de langue française, avec la participation des Prs Emmanuel Broussolle (Lyon), Pierre Pollack (Grenoble), François Tison (Bordeaux) et Olivier Rascol (Toulouse).
*Sifrol comprimés à libération prolongée est désormais disponible en officine.
(1) Grosset D et coll. Mov Disord 2009 ; 24 : 826-32.
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