« Le Pr Jean-Louis Megnien était mon ami de très longue date, confie Philippe Touraine. Quand, en décembre 2015, il s’est suicidé à l’Hôpital européen Georges-Pompidou, je suis intervenu auprès de ma sœur. Pour Jean-Louis, ce fut la seule exception à la règle que je m’étais fixée et que j’opposais systématiquement aux collègues qui venaient me trouver pour que j’appuie telle ou telle démarche de leur part. Je ne suis pas un go-beetween. »
« Philippe m’a mis en relation avec la veuve du cardiologue et il m’a fait part de sa vision des événements qui ont précédé le passage à l’acte », confirme au « Quotidien » Marisol Touraine. On sait que la ministre, dans la foulée, a annoncé une série de mesures sans précédent concernant le harcèlement en milieu hospitalier et sans doute son frère n’y est pas pour rien. « Cet événement mis à part, poursuit-elle, nos responsabilités sont restées strictement distinctes les unes des autres. » Mais les domaines d’un ministre de la Santé et ceux d’un grand patron hospitalo-universitaire, ne se recoupent-ils pas ? « Bien sûr, convient Marisol Touraine, et nous échangions ensemble comme un frère et une sœur qui se parlent en toute confiance. Dire que nous aurions dressé pendant cinq ans une cloison étanche entre nous pour ne pas parler médecine, santé et hôpital serait donc faux. Nous évoquions la vie hospitalière, Philippe m’entretenait comme par le passé de ses relations avec le personnel et des projets portés par son établissement, cela complétait mes informations. Mais il serait tout aussi faux de penser que mon frère ait pu s’immiscer dans des mesures ministérielles. Tous les deux, nous avons été attentifs à éviter les interférences. »
Quant aux relations pour le moins compliquées entre le corps médical et sa ministre de tutelle, Marisol Touraine se montre tout aussi catégorique : « Si j’ai rencontré des difficultés avec des médecins, c’était avec les libéraux et non avec les hospitaliers. Donc ce n’était pas un sujet pour mon frère. »
« Je n’avais pas conseils à donner à ma sœur », insiste de son côté Philippe Touraine. Encore une fois donc, elle c’est elle, lui c’est lui.
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