Mario Abaji : refaire PACES

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Publié le 30/01/2017
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Mario Abaji est aujourd'hui serein et voit un bel avenir se dessiner devant lui. Il est en cinquième année de médecine à Paris XI-sud, il passera les ECN l'an prochain, avec l'espoir de faire de la génétique médicale. Mais cette sérénité est toute récente.

Été 2012 : Mario Abaji est en cinquième année de médecine à Alep et part faire des stages d'observation en France. Mais la situation empire en Syrie. « J'étais trop perdu alors. Pendant trois mois, je ne savais pas quoi faire ». Il ne peut rentrer en Syrie, mais ne veut pas s'éloigner de la blouse blanche. La sidération s'éloignant, il commence à envoyer des lettres de motivation dans l'espoir de décrocher un stage, en pédiatrie. Il essuie un premier refus (trop d'externes déjà dans le service), se tourne vers Necker, et découvre l'existence de l'institut des maladies génétiques Imagine. « C'était comme une étoile qui a brillé devant mes yeux », se souvient-il. Il écrit au Pr Arnold Munnich, qui accepte de le prendre en stage, d'observation toujours.

En 2014, il repart deux mois en Syrie, décrocher son diplôme de médecine syrien. Puis revient en France…et s'inscrit en PACES. « J'avais le choix entre partir en Allemagne où mon diplôme serait reconnu, mais je devais apprendre la langue. Ou refaire PACES » explique-t-il. Il rejette d'emblée la voie de l'équivalence et des trois années de FFI. Pour avoir un diplôme de spécialité comme un autre.

Il échoue de peu en juin 2015 car ses connaissances en maths, physique et chimie, remontent à son bac, en 2007 (et en arabe). Et parce que les drames en Syrie ne lui laissent guère l'esprit libre. Mais il réussit en 2016 et entre directement en 5e année. « L'année dernière encore, j'étais instable, je ne savais pas si j'allais réussir. Cette année, je sais que j'ai quelque chose devant moi », sourit-il.

C. G.

Source : Le Quotidien du médecin: 9551