Maryline Gygax Généro, première femme à la tête du service de santé des armées, dans un contexte de réforme

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Publié le 21/09/2017
Maryline

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Crédit photo : ECPA

Une dizaine de jours après sa prise officielle de fonction à la tête du service de santé des armées (SSA), le médecin général inspecteur Maryline Gygax Généro a rencontré la presse pour la première fois, dans un contexte de transformations profondes du SSA.

Âgée de 58 ans, agrégée en médecine aéronautique et formée à l'école du service de santé des armées de Lyon, Maryline Gygax Généro a dirigé le centre principal d'expertise médicale du personnel navigant (CPEMPN) de Clamart (hôpital Percy) avant d'être nommée directrice adjointe du Val-de-Gâce. En septembre 2014, elle prend le poste de directeur de l'hôpital Begin. Le 5 septembre 2016, elle est nommée chargée de mission auprès du directeur central du service de santé avant d'être désignée le 2 janvier de l'année suivante adjointe « offre de soins et expertise » au directeur central du service de santé des armées.

La poursuite du plan SSA

Maryline Gygax Généro, première femme à occuper la tête du SSA, pourtant féminisé à 59 %, va devoir poursuivre la mise en œuvre du « Plan SSA 2020 », conçu par son prédécesseur, le médecin général des armées (MGA) Jean-Marc Debonne. « Nous sommes au milieu du guet, a-t-elle estimé. La transformation comprend un volet d'amélioration de la performance économique des services, ce qui nécessite des investissements matériels. Nous n'aurons des résultats concernant l'effet de ces modifications qu'en 2021. »

Le plan SSA 2020 s'est traduit par la fermeture de l'hôpital du Val-de-Grâce, transformé en pôle de recherche, et la création de deux plates-formes hospitalières en Île-de-France et en Provence-Alpes-Côte d'Azur. Des accords de partenariats entre les hôpitaux militaires de Brest, Lyon, Metz et Bordeaux et des CHU et hôpitaux privés sont en cours de signature. Ces accords organisent la participation de médecins du SSA dans les hôpitaux civils, et des médecins du civil dans les hôpitaux gérés par le SSA. « L'objectif est la contraction de notre présence hospitalière, et un rééquilibrage en faveur de la médecine des forces », ajoute Maryline Gygax Généro.

La note des OPEX est salée

Ces réformes étaient motivées par l'accablant rapport de la Cour des comptes de 2010, dans lequel les 9 hôpitaux militaires gérés par le SSA étaient qualifiés de « plus déficitaires de France ». En novembre dernier, un autre rapport de la Cour des comptes, dédié aux opérations extérieures (OPEX) de la France, avait pointé du doigt le poids que faisait peser sur le SSA l'engagement croissant de la France sur des théâtres d'opérations extérieurs. « À partir de 2013, les moindres recettes du service de santé des armées, liées à la forte mobilisation des chirurgiens en OPEX et donc à leur absence dans leur hôpital d’affectation et à la sous-utilisation des blocs opératoires, ont été comptabilisées comme surcoûts imputables aux OPEX, élargissant ainsi le périmètre des surcoûts pour 6,5 millions d'euros en 2013, 8,5 en 2014 et 7,9 en 2015, peut-on lire dans le rapport. Le SSA précise que cette évaluation est sous-estimée, du fait de la non prise en compte d’autres catégories de personnel que les chirurgiens, et des pertes de patientèle. »

La multiplication des OPEX a aussi fait passer le coût des soins aux blessés pour les 3 hôpitaux parisiens de 5,3 millions d'euros en 2013 à 6,5 millions en 2015. S’y ajoute un demi-million d'euros annuels au titre des soins en milieu civil. Le soutien psychologique a aussi un coût pour le SSA : entre 2012 et 2015, 3,4 millions d'euros en moyenne y sont consacrés. 


Source : lequotidiendumedecin.fr