Vaccin

Méningocoque C, priorité à l’immunité de groupe

Publié le 07/07/2017
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Crédit photo : CNRI/SPL/PHANIE

Concernant les infections invasives à méningocoque C, il reste des efforts à fournir pour bénéficier de l’immunité de groupe, laquelle dépend de deux paramètres : l’efficacité clinique du vaccin « effectiveness » et la couverture vaccinale d’une part et son impact sur le portage d’autre part.

Portage variable Faute d’études d’« effectiveness » dans le cas précis du méningocoque, on se fonde sur des corrélats sérologiques de protection, bien établis depuis les années 70. Quant au portage, celui-ci se situe aux alentours de 10 % de la population générale, extrêmement variable selon les tranches d’âge. Alors que ce portage est exceptionnel, voire inexistant chez les enfants de moins d’1 an, il progresse jusqu’à un pic d’environ 30 % chez l’adolescent et l’adulte jeune (16-24 ans). Au-delà, le portage chute pour stagner à 7-10 %.

De son côté, le pic d’incidence de la maladie (nombre de cas/100 000 habitants) se situe chez les nourrissons de moins d’1 an. Alors que l’incidence globale est de l’ordre d’1 cas/100 000 habitants chaque année en France et en Europe, celle-ci peut être jusqu’à 30 fois plus élevée chez les moins d’1 an. Deux autres pics se dessinent (adolescence-adulte jeune et fin de vie) mais dont le niveau est sans commune mesure avec celui observé chez le nourrisson.

« La trop faible protection des moins d’1 an est due à l’échec du rattrapage des sujets les plus porteurs et transmetteurs de la bactérie, avec une stagnation de la couverture vaccinale à 10-25 % chez les adolescents et adultes jeunes », pointe le Pr Muhamed-Kheir Taha, responsable du Centre national de référence des méningocoques à l’Institut Pasteur (Paris). En l’absence d’une immunité de groupe due à la faible couverture vaccinale chez les enfants, adolescents et jeunes adultes, la stratégie vaccinale a changé en 2017 avec, de manière transitoire chez les moins d’1 an, une dose de NeisVac® à 5 mois, suivie d’un rappel à 12 mois.

L’obtention d’une immunité de groupe par la vaccination étendue aux enfants de plus de 12 mois, adolescents et jeunes adultes jusqu’à l’âge de 24 ans révolus est une priorité avec une dose unique chez ceux n’ayant pas reçu de primo-vaccination, tout en rappelant l’importance du rattrapage chez les 11-13 ans et les 14-24 ans.

D’après un symposium Pfizer à l’occasion du Congrès de la SFP (17-19 mai 2017, Marseille)

Hélène Joubert

Source : lequotidiendumedecin.fr