Wajdi Mouawad par l'intermédiaire de la Colline théâtre national, a envoyé une lettre à sa mère, à la manière d'Albert Cohen, décédée il y a bien longtemps. Faut-il parler d'abus de bien social ? Sûrement pas ! Le public, une nouvelle fois comme pour ses autres pièces, se lève au moment des saluts pour dire merci à l'auteur, interprète, metteur en scène de ce spectacle intitulé sobrement Mère. Combien d'entre nous auraient souhaité bénéficier de ce privilège, magie du théâtre, afin de faire revivre sa mère, deux heures durant, sur une scène, même en partageant avec d'autres ce moment ? Mais on le sait depuis longtemps, les miracles, au théâtre, relèvent de l'ordinaire. Comme opérer ce retour dans le temps, dans les années soixante-dix et quatre-vingt, où l'on regardait le journal d'Antenne 2 présentée par Christine Ockrent. On ne s'étonnera donc pas de retrouver la même journaliste s'inviter chez la mère de Wajdi et annoncer les nouvelles de la guerre civile au Liban depuis le salon familial. D'autres prodiges sont encore possibles, celui d'accompagner sur scène le jeune comédien qui interprète votre propre rôle lorsque vous avez débarqué en direct de votre terre natale un jour à Paris. Une fois encore, Wajdi Mouawad n'en a pas fini avec son enfance meurtrie, cabossée par la guerre. Et la chance qui lui a ainsi été offerte de mener cette carrière exceptionnelle au théâtre. Mère, pièce en chambre, est une excellente introduction à son théâtre.
Jusqu'au 4 juin 2023, spectacle en français et en libanais surtrité.
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