Médecins, pharmaciens, infirmières, dentistes, kinés

MG-France et ses alliés se coordonnent

Publié le 14/10/2011
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Crédit photo : S Toubon

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Crédit photo : PHANIE

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Crédit photo : S Toubon

« ALORS QUE LA LOI HPST a été votée en 2009, que les URPS (unions régionales des professionnels de santé) ont été mises en place en 2010, et que la nouvelle convention a été votée en 2011, MG-France est toujours aussi intéressé...par l’interprofessionnalité ». C’est le Dr François Wilthien, premier vice-président de MG-France, qui s’exprimait ainsi lors de la création de la Coordination Santé Proximité (CSP), qui réunit les généralistes de MG-France, des infirmiers libéraux, des chirurgiens-dentistes, des pharmaciens et des kinés, tous motivés par la coordination des soins de proximité, dans une approche pluriprofessionnelle.

Sur l’objectif poursuivi, tout le monde est d’accord. Le Dr Claude Leicher, président de MG-Fance, souligne que « sans coordination des soins, la qualité ne sera pas améliorée ». « Il faut parler du patient entre nous », insiste Annick Touba du SNIIL (infirmiers). « La prise en charge du patient est devenue plus technique et plus compliquée », ajoute Gilles Bonnefond de l’USPO (pharmaciens) pour qui « cela nécessite de réfléchir à un travail plus coordonné entre nos professions ». Pour le patron de l’USPO, tout reste à faire : « L’hôpital ne parle pas à la ville, la ville ne parle pas à l’hôpital, et les professionnels de ville ne parlent pas entre eux! ». Claude Leicher illustre l’intérêt d’une coordination des soins plus efficace : « il ne sert à rien de traiter une personne âgée pour amaigrissement, si le médecin ne sait pas, ou ne s’est pas rendu compte qu’elle n’a plus de dents ».

Tacle au CNPS, à l’UNPS, aux unions...

Pour MG-France et ses alliés, les structures actuelles destinées à favoriser la coordination des soins de proximité fonctionnent mal. Le Dr Leicher règle quelques comptes. « Le CNPS (Centre national des professions libérales de santé, présidé par Michel Chassang) n’est que le relais des partis politiques, et l’UNPS (Union nationale des professionnels de santé) n’enest qu’une pâle copie. Quant aux URPS (unions régionales), elles ne serviront à rien en matière d’interprofessionnalité et de coordination des soins, car elles sont essentiellement des lieux de pouvoir et de collecte d’argent ». Le président de MG-France met en garde contre l’inaction des professionnels, faute de quoi « c’est l’Etat qui fera des propositions ».

Philippe Denoyelle (chirurgiens-dentistes) rappelle que pour réussir la coordination de soins de proximité, il faut.. des praticiens de proximité ! D’où l’intérêt de se pencher rapidement sur les problématiques de démographie des professions de santé.

La coordination des soins a de multiples visages et tout le monde ne parle pas le même langage à son sujet. Claude Leicher le reconnaît : « De quelle coordination parle-t-on ? Il faut mettre au point entre nous la terminologie, car nous avons des différences d’expression ». Annick Touba suggère de partir de la base et du terrain pour déterminer les besoins.

Peu d’idées neuves.

Quelques pistes d’actions communes émergent. Pour Gilles Bonnefond, il faut s’appuyer sur les outils législatifs existants, comme la nouvelle SISA (Société interprofessionnelle de soins ambulatoires, une nouvelle forme juridique créée pour faciliter les regroupements interprofessionnels comme les maisons et pôles de santé pluridisciplinaires). Le Dr Wilthien propose d’œuvrer à la mise en place de formations conjointes entre professionnels de santé, une idée reprise au vol par Annick Touba qui juge que c’est le meilleur moyen « de faire tomber le mur de défiance qui se dresse parfois entre nous ». Quant à la délégation de tâches, personne ne cite d’exemples concrets... Manifestement, les professionnels libéraux de santé, même animés de la meilleure volonté, semblent avoir encore des difficultés à travailler ensemble. Sur la coordination des soins, le plus difficile reste de passer aux travaux pratiques.

 HENRI DE SAINT ROMAN

Source : Le Quotidien du Médecin: 9025