C’est à la fois un rendez-vous attendu, puisque la loi impose cette piqûre de rappel tous les sept ans et un grand saut dans l’inconnu, car nul ne sait au juste ce qui ressortira de ces États Généraux de la Bioéthique lancés la semaine dernière. Les sujets qui seront discutés à cette occasion sont aussi nombreux que complexes, à la mesure des bouleversements de ces dernières années, tant en matière scientifique que sociétale.
Avec toutefois deux têtes d’affiche sur lesquelles tout un chacun s’est déjà fait son opinion : la question de l’élargissement de l’accès à la PMA et celle de l’assistance médicale pour mourir. Quoique prudent sur les deux sujets, le gouvernement paraît ouvert à des évolutions sur le premier point et beaucoup plus attentiste sur le second. On observera au passage que les professionnels de la naissance sont nombreux à souhaiter une évolution de la législation régissant l’AMP. Pendant que les spécialistes des soins palliatifs dans leur majorité restent hostiles à une légalisation de l’euthanasie. Comme si dans cette affaire, les pouvoirs publics s’étaient déjà, sans le dire, calqués sur les experts.
Mais pour l’heure, il s’agit plutôt de garantir l’appropriation par le grand public du processus. Concertation internet, débats en région, jury citoyen… Sur des questions aussi pointues que le séquençage du génome, la médecine prédictive, l’utilisation du big data en santé, l’anonymat du don de gamètes ou l’usage de l’intelligence artificielle en médecine, nul ne doit se sentir hors jeu. Un exercice de démocratie sanitaire sûrement salutaire, mais toujours risqué…
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