Insuffisance cardiaque

Mobiliser pour améliorer le dépistage

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Publié le 07/09/2017
affiche insuffisance cardiaque

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Crédit photo : DR

Selon la Haute Autorité de santé (HAS), plus de 1 million de personnes, soit 2,3 % de la population adulte et 1,8 % de la population générale, seraient concernées par l’insuffisance cardiaque (IC) en France. Cette pathologie serait la cause de 73 000 décès chaque année, soit 7 fois plus que l’infarctus du myocarde et plus de 14 fois plus que les accidents de la route. Cependant, au regard de l’étude réalisée par le GICC, l’IC serait probablement sous-diagnostiquée…

Une prévalence atteignant 3,6 % de la population française adulte

4 926 personnes représentatives de la population française, âgées de 18 à 80 ans, ont répondu à l’enquête du GICC entre avril et mai 2017. D’après les données recueillies, la prévalence déclarative de l’IC atteignait 3,6 %, soit bien davantage que les estimations de l’HAS. Ainsi, le nombre exact de français atteints d’IC, probablement sous-estimé, pourrait atteindre les 2 millions. Quant aux autres pathologies cardiovasculaires, la prévalence du diabète et de la pression artérielle était respectivement de 6,8 % et de 16,9 %. 

Une méconnaissance des symptômes

Parmi les patients présentant des symptômes annonciateurs, c’est-à-dire les 4 signes EPOF (essoufflement, prise de poids, œdème et fatigue), deux tiers d’entre eux n’avaient pas consulté de cardiologue dans les 12 derniers mois. Chez les individus manifestant 3 ou 2 signes EPOF, ce taux atteignait respectivement 70 % et 75 %.

« Le manque de notoriété des symptômes de l’insuffisance cardiaque au sein du grand public entraîne un retard incontestable au diagnostic et dans la prise en charge des malades », explique le Pr Damy. Ainsi, la campagne de sensibilisation du GICC est axée principalement sur les 4 signes EPOF (essoufflement, prise de poids, œdème et fatigue) qui doivent alerter les patients et les amener à consulter pour se faire dépister. Puis, le dosage du NT pro BNP et du BNP, l’électrocardiogramme et l’échocardiographie permettent ensuite d’affiner le diagnostic. 

Une prévention essentielle

La prévention, primaire et secondaire, représente également un aspect incontournable de la prise en charge de cette pathologie. Ainsi, selon le Dr Florence Beauvais (service de cardiologie du CHU Saint Louis – Lariboisière, Paris), la prévention primaire s’articule autour de trois conseils majeurs : manger mieux et consommer peu d’alcool (14 verres/semaine maximum), s’abstenir ou arrêter de fumer et pratiquer quotidiennement un exercice physique d’endurance (10 000 pas/jour, soit 1 h 30 de marche quotidienne, selon les recommandations de l’OMS). Quant à la prévention secondaire, elle privilégie la stratégie médicamenteuse (au moins une trithérapie), une diminution des apports en sel et une activité physique d’endurance adaptée à l’âge. Enfin, l’éducation thérapeutique permet d’améliorer considérablement la prise en charge en aidant le patient à adapter sa vie quotidienne. De plus, les centres de réadaptation cardiaque visent à rééduquer et réentraîner les patients à l’effort. Avec un accès réduit à seulement 15 % des insuffisants cardiaques, ces centres sont cependant trop peu nombreux en France.

« Il faudrait des moyens supplémentaires pour dépister davantage les malades, développer plus de structures multidisciplinaires spécialisées et faire prendre conscience de l’importance de l’éducation thérapeutique dès le début de la maladie. La prévention et l’information sont capitales pour agir précocement aussi bien dans le grand public pour diagnostiquer la maladie que chez les patients pour prévenir les décompensations cardiaques », ajoute le Pr Damy. 

Parmi ses actions de sensibilisation, le GICC lancera le 15 septembre prochain un site internet dédié à l’IC, pour les professionnels de santé et les patients. Comme chaque année, il organise également le congrès des « Journées Françaises de l’Insuffisance Cardiaque » (JIFC) les 13 et 14 septembre à Montpellier, autour du thème « parcours de vie et de soin du patient insuffisant cardiaque ».

D'après la conférence de presse du Groupe Insuffisance Cardiaque et Cardiomyopathies (GICC) de la Société Française de Cardiologie (SFC), le 5 septembre 2017.

Karelle Goutorbe

Source : lequotidiendumedecin.fr