Cancers du sein à l'ASCO

Moins de rechutes sous hormonothérapie prolongée

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Publié le 09/06/2016
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L'essai coordonné par le Canadian Cancer Trials Group a porté sur 1 918 femmes à des stades précoces de cancer du sein, ayant déjà été traités par AI pendant 5 ans (en première ligne d’hormonothérapie ou après 2,5 ans de tamoxifène).

La moitié de ces femmes ont vu leur traitement hormonal AI prolongé de 5 ans (letrozole 2,5 mg/j, per os), les autres recevant un placebo. Si le taux de survie est équivalent dans les deux groupes (93 et 94 %), la poursuite du traitement pendant 10 ans réduit le risque de récidives, l’incidence annuelle de cancers controlatéraux (CBC) passant de 0,49 % à 0,21 % (p = 0,007). Après un suivi médian de 6,3 ans, on enregistre une réduction de 58 % des CBC (HR = 0,42) et de 34 % pour les récidives en général (HR = 0,66). Un gain non négligeable souligne le Pr P.E. Goss (Boston) mai qui est acquis au prix des effets secondaires connus des AI, ajoute J. Lemieux. En effet, si la poursuite du traitement ne détériore pas globalement la qualité de vie (évaluée à l’aide du questionnaire SF-36) et si l’on n’enregistre pas l’apparition de nouveaux effets secondaires, le passage sous placebo s’accompagne de l’amélioration attendue de troubles vasomoteurs et sexuels qui sont associés au traitement par AI. In fine, ces résultats permettent d’offrir un choix éclairé aux femmes ; la prolongation des AI pendant 10 ans réduit significativement le risque de récidiver, au prix d’effets secondaires connus et dont l’intensité est variable d’une patiente à l’autre.

(1) LBA1 et LBA 506

Dr Alain Marié

Source : Le Quotidien du médecin: 9503