Moins d'IDM chez les coronariens vaccinés contre la grippe

Publié le 03/01/2001

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Une équipe américaine a mis en place, durant l'hiver 1997-1998, une étude cas-contrôle incluant 218 patients dans les suites d'un infarctus du myocarde. Le taux de récidive d'infarctus chez les coronariens vaccinés contre la grippe a été comparé à celui des témoins non vaccinés appariés. La vaccination contre la grippe était associée à une baisse de 67 % du risque de récidive d'infarctus. Pour expliquer ce chiffre, les investigateurs ont proposé plusieurs mécanismes physiopathologiques : le virus de la grippe pourrait infecter directement les plaques d'athérome et les rendre ainsi plus fragiles, il pourrait aussi réactiver des virus quiescents dans les plaques (CMV, HSV) ou diminuer la réponse immune à Chlamydia pneumoniae ; enfin, il serait aussi susceptible de causer des dysfonctionnements endothéliaux. Par ailleurs, on sait que les infections augmentent la coagulabilité du sang, sa viscosité, la glycémie, le taux sanguin de triglycérides et qu'elles provoquent une tachycardie et une majoration du stress physiologique. Si ce chiffre de 67 % paraît très important, les investigateurs ont reconnu qu'il pourrait exister certains biais dans cette étude. En effet, les patients vaccinés pour la grippe sont soit ceux qui sont le plus attentifs à leur santé, soit ceux à qui les médecins, en raison de leur fragilité constitutionnelle, conseillent cette vaccination. C'est pour ces raisons que cette étude va maintenant être complétée par un essai randomisé qui, s'il est positif, devrait inciter à étendre la couverture vaccinale contre la grippe chez tous les patients coronariens.

Dr Isabelle CATALA