Ce grand humaniste, spécialiste de médecine interne, restera dans l’histoire pour avoir créé la première unité de soins palliatifs française, inaugurée par François Mitterrand en 1987, à l’hôpital international de la Cité universitaire.
Maurice Abiven est né à Brest le 10 février 1924 dans une famille ouvrière, son père étant contremaître à l’Arsenal. Toute son enfance, il rêve d’être officier de marine jusqu’à ce jour funeste, où son père, lors d’une fête foraine, s’étonne, alors qu’il s’apprête à faire un carton sur un stand de tir, qu’il vise avec l’œil gauche alors qu’il est droitier. Emmené chez un ophtalmologue, celui-ci confirme que l’œil droit de Maurice est trop déficient pour entrer à l’École Navale. Même si sa déception est immense, Maurice Abiven poursuit une scolarité brillante mais ne sait vers quelle carrière s’orienter. Finalement, sa grand-mère, analphabète et ne parlant que Breton, va le pousser à faire médecine.
Indifférent aux titres et aux honneurs
En 1940, Abiven entre donc dans une école préparatoire à Angers avant d’entamer ses études de médecine à Nantes. Las, alors qu’il est en deuxième année, il est frappé par la tuberculose et envoyé dans un sanatorium des environs de Grenoble réservé aux seuls étudiants et où il peut poursuivre son cursus.
Lors de ce séjour, il va voir de nombreux malades, parfois des amis, mourir. Une expérience inoubliable qui le décide à être un médecin entièrement au service des malades, indifférent aux titres et aux honneurs.
En 1945, Abiven trouve un poste de remplaçant au dispensaire de la Cité universitaire. Il restera 45 ans dans les lieux, jusqu’à sa retraite en 1989. Le dispensaire devient en 1963 l’Hôpital international de Paris et Maurice Abiven qui a gravi patiemment les échelons devient chef du service de médecine interne et commence à s’intéresser aux conditions de vie des maladies en phase terminale.
Quelques années plus tard, au cours d’un voyage au Canada, il découvre la première unité de soins palliatifs existant dans le monde. À son retour, après avoir convaincu le ministre de la Santé d’alors, Edmond Hervé, Maurice Abiven peut enfin créer une unité de soins palliatifs au sein de l’hôpital international de la Cité universitaire.
En 1989, le médecin breton participe à la création de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs qu’il va présider de 1989 à 1993 avant d’en devenir président émérite.
Les efforts de Maurice Abiven et de quelques autres médecins convaincus ont été aussi à l’origine de la loi du 9 juin 1999 qui garantit un droit d’accès aux soins palliatifs pour toute personne en fin de vie.
Maurice Abiven est mort le 27 mai 2007 à l’âge de 83 ans.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature