FOCUS - MSSanté, messagerie de l’ASIP

MSSanté, l’espace de confiance des échanges de données de santé

Publié le 14/11/2013
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Vous êtes déjà près de 1 500 professionnels de santé, médecins en majorité, à avoir ouvert un compte sur MSSanté, la messagerie gratuite mise en place par l’ASIP santé en collaboration avec les Ordres. Plongée dans l’espace de confiance de MSSanté et de sa version mobile sur smartphone qui arrivera en 2014 et où la CPS n’est plus une contrainte.

Certains médecins parmi les plus branchés ont fait la fine bouche. Tout ça pour ça. Après trois ans de réflexion, l’ASIP accouche d’un webmail. Oui, mais ce n’est ni gmail, ni free. Ce webmail ouvre un espace de confiance qui devrait permettre de faire communiquer les différentes messageries existantes, trop souvent à caractère propriétaire. Et surtout de développer enfin les échanges médicaux. Cela a pris du temps parce qu’« il fallait acter le fait qu’on ne déploierait pas de messagerie sécurisée si on la conditionnait à l’usage de la carte CPS », explique le Dr Jean-Yves Robin, directeur de l’ASIP Santé. La loi accepte désormais des dispositifs équivalents. De plus, il fallait convaincre la CNIL, très attachée à ce sésame sécurisée. La délibération de la CNIL qui autorise le bétatest de MSSanté ne remonte qu’au 25 avril 2013… L’ASIP Santé a choisi Zimbra, un système de webmail déjà existant.

Le 1er juin, la bétatest commençait et la messagerie ouvrait fin juin (toujours en bétatest).

• Comment ça marche ?

Il faut se connecter sur https://mssante.fr et avoir un lecteur de carte CPS à disposition.

Si vous n’avez jamais créé de DMP, il faudra passer par une phase de diagnostic du poste avec installation de la Cryptolib. Si vous avez déjà créé un DMP, il suffira de mettre à jour la Cryptolib. Cela fonctionne parfaitement sous Windows comme sous MacOS.

Sur l’écran suivant, saisie du code CPS. Le système vous reconnaît en affichant le contenu de l’annuaire RPPS vous concernant.

Ensuite, il faut choisir entre une adresse générique (du type @pro.mssante.fr) ou une adresse

plus « ordinale » (@medecin.mssante.fr).

On vous rappelle les conditions générales d’utilisation. Et vous choisissez un mot de passe de 8 caractères.

À chaque session, un code d’accès à usage unique est envoyé sur le téléphone mobile ou sur l’adresse de messagerie. Il est aussitôt accessible (pas besoin d’aller le récupérer). Il est valable une heure. Votre téléphone mobile peut d’ailleurs figurer ou non sur l’annuaire MSSanté (une case à cocher).

MSSanté offre les fonctionnalités habituelles des messageries : gestion d’un carnet d’adresses (à partir des adresses mail récupérées dans l’annuaire), recherche et recherche avancée par item, contenu, etc. La taille des pièces jointes est limitée à 10 Mo par message et la capacité de stockage de la boîte aux lettres est de 2 Go. Inconvénient pour le moment, par rapport à des messageries intégrées dans le logiciel métier, les pièces jointes sont téléchargées et doivent être copier-coller dans les dossiers. MSSanté est déjà en service, il suffit pour s’en servir de persuader ses correspondants de s’inscrire et comme sur un réseau social, on vous suggère « Invitez les PS avec qui vous travaillez ».

• Pas un concurrent mais un espace d’interopérabilité

« L’objectif n’est toutefois pas d’ouvrir un maximum de comptes, précise le Dr Robin à l’intention des autres opérateurs de messageries, mais de les attirer dans un espace de confiance proposant des conditions d’interopérabilité, un partage d’annuaire et de quelques règles de sécurité… La vocation de l’ASIP Santé n’est pas de gérer les flux car le système est décentralisé (voir schéma) mais de faire en sorte que « les mails entre PS soient sécurisés ».

Or les messageries sécurisées actuelles (Apicrypt, MMS de CLM, Hellodoc Mail, Aximessage, DocteurNet, etc.) servent encore principalement à la réception des examens de laboratoires directement dans le logiciel et dans les dossiers patients lorsqu’elles sont intégrées. Ce qui est très apprécié des médecins.

Le leader est Apicrypt avec 45 000 adhérents (dont 33 293 médecins libéraux et 8 888 médecins hospitaliers) et près de 45 millions de flux par an. Les échanges entre professionnels de santé progressent mais souvent de manière non-securisée.

Si l’on compte qu’il y a 1,3 million de PS, il y a encore fort à faire pour des services de messagerie concurrentiels. Sous condition d’interopérabilité. On voit d’ailleurs arriver de nouveaux acteurs comme Microsoft pour les échanges de messages lourds (imagerie).

Le 19 septembre, a donc été publié le dossier de spécifications qui devraient permettre à tous les opérateurs de rendre leur messagerie MSSanté compatible. L’ASIP est actuellement en campagne pour convaincre éditeurs, plates-formes régionales et hôpitaux de rejoindre MSSanté. Les éditeurs de logiciels métier qui ont déjà intégré différentes messageries, restent attentifs au sujet. Mais attendront pour la majorité, que la demande vienne des professionnels. On note cependant qu’Enovacom, éditeur de solutions d’interopérabilité et de sécurité pour les systèmes d’information et dont les clients sont des établissements, organise le 19 novembre une web conférence « MSSanté comment devenir compatible » (http://bit.ly/webinar-MSSante.)

Côté hôpitaux, cela dépend beaucoup des ARS. « Il faut que le ministère se saisisse du dossier », souligne le directeur de l’ASIP Santé. Il faudra aussi le soutien de l’Assurance-maladie qui peut trouver des sources d’économie dans la disparition du papier (voir encadré). L’intégration des messageries internes des hôpitaux est un enjeu majeur car la demande des médecins de ville est forte pour obtenir rapidement comptes rendus et résumés de sortie. L’ASIP Santé est actuellement en campagne tous azimuts, contact avec les hôpitaux, rencontre avec les éditeurs, emailing aux médecins, etc.

• Des services attractifs et une messagerie mobile

Pour amorcer le mouvement (surtout après les déconvenues du DMP dans le milieu de la santé), MSSanté doit plaire. Le fait d’être opérateur permet à l’ASIP Santé de montrer les avantages du nouveau service, gratuit qui plus est. La valeur de preuve des documents. La sécurité. L’annuaire partagé qui n’accepte que des utilisateurs inscrits sur le RPPS.

Mieux, ses ingénieurs ont préparé une application mobile de MSSanté qui devrait sortir en mars 2014 sur l’Appstore d’Apple et sur Google Play. Ou comment rester sécurisé en devenant mobile. Il fallait mettre au point un moyen d’authentification sécurisé alternatif à la CPS. La marche à suivre est la suivante : sur le portail MSSanté, dans son espace perso, le PS ajoute un (ou plusieurs) terminal(terminaux) mobile(s) (smartphone ou tablette) qu’il pourra aussi supprimer par la suite. On photographie un code unique valable pendant 2 minutes (flash code). On saisit le mot de passe personnalisé au moment de cet « enrôlement ». Par la suite, le serveur et le terminal échangeront lors de la connexion un code à usage unique transparent pour l’utilisateur qui permet de vérifier que c’est bien le terminal apparié lors de l’enrôlement qui se connecte. L’application avertit des nouveaux messages, permet la recherche et un accès à l’annuaire. Elle apparaît sous forme d’icône mais n’est pas gérée avec les autres messageries. En cochant la case « rester connecté », le mot de passe n’est plus demandé et il vous est conseillé de sécuriser l’accès à votre mobile.

Ce sera la première messagerie santé sécurisée sur mobile*. Sortie en 2014.

* Les applications iApiCrypt et ApiWebMail, développées par Apicrypt permettent de lire ses mails mais pas d’y répondre.


Source : Informatique et Web