Dès son plus jeune âge, Pierre-Marie Auguste Broussonnet se passionne pour l’histoire naturelle, influencé en cela par son père, François, médecin et professeur de médecine à Montpellier. À la fois naturaliste et médecin – il obtient son titre de docteur en médecine à Montpellier en 1779 – il publie un premier mémoire consacré aux poissons. Après avoir émigré à Londres en 1780, il est admis deux ans plus tard à la Royal Society, grâce à l’entremise de Sir Joseph Banks, célèbre naturaliste britannique qui avait participé au premier voyage de Cook autour du monde entre 1768 et 1771.
Importation du premier pied de Gingko Biloba en France
Broussonet se lance alors le défi de répertorier et décrire tous les poissons connus à son époque, soit 1 200 espèces, transposant le modèle de nomenclature qu’avait utilisé Linné pour la botanique. Revenu à Paris en 1782, il ramena avec lui le premier pied de Ginkgo Biloba importé en France. Parrainé par Daubenton notamment, Broussonnet est admis à l’Académie des Sciences en 1785.
Durant la Révolution, alors qu’il est membre de l’Assemblée nationale et de l’Assemblée législative, il adhère au parti des Girondins avant de se faire proscrire avec eux en 1793. Il gagne alors l’Espagne tandis que ses biens sont saisis en France car il est considéré comme émigré. Mais, mal vu de la communauté des émigrés français, il doit quitter l’Espagne pour se retrouver au Maroc où il devient médecin à l’Ambassade des États-Unis. Le Directoire l’autorise à revenir en France, mais étant toujours inscrit sur la liste des émigrés, l’exercice de la médecine lui est interdit. Finalement rayé de cette liste, il obtient en 1797 un poste consulaire à Mogador (l’actuelle Essaouira), qu’il quittera précipitamment en 1799 après une épidémie de peste qui tua deux tiers des habitants de la ville.
Rentré dans sa ville natale de Montpellier, il obtient une chaire de botanique en 1803 et prend en charge le jardin botanique jusqu’à sa mort en 1807. Touché par une aphasie, Broussonnet fut l’objet d études de nombreux médecins, dont Cuvier qui réussit, en étudiant les caractéristiques de la maladie chez son collègue, à établir un lien entre lésion gauche et altération du langage.
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