Né à Mazères, près de Foix, Jean Bienaise, après avoir été reçu maitre-chirurgien à Saint-Côme, se forgea rapidement une grande réputation. Connu comme un " opérateur intrépide ", il osa remettre en usage la suture des tendons que la plupart des chirurgiens de son temps avaient proscrite. Il fut aussi appelé par François de Harlay, alors archevêque de Rouen, qu'il guérit d'une piqûre à l'artère brachiale causée par un médicastre. L'écho de sa célébrité se fit entendre jusqu'à la Cour et la reine d'Autriche tint à le consulter personnellement quand elle se sut attaquée par un cancer. Bienaise eut assez de cran pour annoncer au roi, son fils, que les assurances de guérison qui avaient été faites à la reine par les médecins de la Cour n'étaient que pures flatteries, ajoutant qu'il n'y avait aucune radicale qui pourrait la sauver et que le seul moyen de retarder une mort certaine était de diminuer la vivacité des douleurs par la juste application de remèdes palliatifs.
L’estime de Louis XIV
Louis XIV se montra reconnaissant à Bienaise de sa sincérité et lui accorda jusqu'à la fin de sa vie son soutien et son estime, l' honorant de sa confiance en le faisant participer comme médecin des armées à deux campagnes en Flandres.
A sa mort, le 23 décembre 1681, Bienaise légua la plus grande partie de sa fortune aux pauvres et dota l'école de Saint-Côme d'un revenu annuel de six cents livres pourl'entretien de deux démonstrateurs publics, l'un en anatomie et l'autre en chirurgie. Mal gérée, la rente fut victime du système de Law, au point d'avoir réduit la fondation à si peu de chose que l'instruction allait cesser dans l'amphithéâtre. Pour éviter cette carence, le roi Louis XV fonda par des lettres patentes données à Fontainebleau en septembre 1724 et enregistrées au Parlement le 26 mars 1725, cinq places de démonstrateurs dans toutes les parties de la chirurgie.
On lui doit aussi un ouvrage posthume : "Les opérations de chirurgie par une méthode courte et facile ".
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