Originaires d’une famille pauvre du Sud de l’Iran, les deux jumelles sont nées unies par le côté de la tête.
Elles allaient vivre ainsi 29 ans jusqu’à l’opération de « la dernière chance » qu’elles avaient désirée de toutes leurs forces parce qu’elles voulaient « enfin se regarder dans les yeux et plus par l’intermédiaire d’un miroir ».
Ladan, qui voulait devenir avocate, et Laleh, dont l’ambition était de devenir journaliste, connaissaient parfaitement les risques de l’intervention chirurgicale qui débuta le 6 juin 2003 au Raffles Hospital de Singapour, intervention qui allait se poursuivre durant 52 heures.
C’est la première fois qu’une telle opération se pratiquait sur des adultes ; cette même chirurgie avait été réalisée avec succès en 1952 et 2001 sur des enfants en bas âge. En 1996, des médecins allemands avaient déjà refusé d’opérer les deux sœurs, les mettant en garde sur le risque mortel de l’opération.
L’os du crâne des deux jumelles était plus épais que ne le pensaient les médecins, ce qui rendit difficile leur séparation. Les siamoises avaient des corps distincts et disposaient chacune d’un cerveau mais elles partageaient une seule boîte crânienne et une seule artère qui irriguait leurs cerveaux. Les deux sœurs décédèrent à 1 h 30 d’intervalle à la suite d’une hémorragie survenue aux tout derniers moments de l’intervention.
Selon, le Pr Lasjaunias, un neurochirurgien français ayant participé à l’opération, « Nous avions tout préparé, mais il existait un dernier "piège", à la base du crâne qui n'était pas visible par les examens pratiqués, et dans lequel s'est produite l'hémorragie. Ce "piège" consistait en « de grands espaces veineux hors normes, non pathologiques et inutiles, des sortes de lacs veineux » Évoquant les aspects éthiques de cette intervention, le Pr Lasjaunias déclara aussi que, médicalement, « il n'y avait pas de degré d'urgence à opérer, si ce n'est la pression exercée par les deux sœurs ».
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