O N prend les mêmes et on recommence. Deux semaines après leur dernière visite, la CGT, Force ouvrière, la CFDT, l'UNSA, SUD, la CFDT, la CFE-CGC et le SNCH retrouvent le chemin du ministère où ils vont négocier l'évolution des carrières hospitalières publiques.
La discussion se fait toujours par « filières ». Les conditions d'avancement, le nombre d'échelons et les émoluments correspondants se négocient pour chacune des quatre grandes catégories de personnels dans lesquelles se rangent les 700 000 agents de la fonction publique hospitalière : la filière administrative, où les travaux sont le plus avancés, même si des « ajustements » sont encore nécessaires ; les filières technique, ouvrière et paramédicale, où « tout reste à faire » de l'avis des syndicats.
Décidé en mars dernier, lors de la signature du protocole d'accord des hospitaliers, le caractère monolithique - inédit - de cette négociation est un garde-fou que se sont imposé les syndicats : grâce à lui, il n'y aura « pas de guerre des professions à l'hôpital », résume le secrétaire général de la fédération santé de la CFDT, François Chérèque, qui insiste : « Il ne s'agit pas de traiter en priorité ceux qui font le plus de bruit. »
La médaille a toutefois son revers. Faire évoluer ensemble près de 80 métiers différents n'est une mince affaire ni pour les syndicats ni pour les pouvoirs publics. En témoignent les onze heures qu'a duré, le 6 février la dernière séance de négociation... sans grand résultat. Les manifestations de colère catégorielle des cadres et surtout des infirmières spécialisées corsent évidemment l'affaire.
Maintenir la pression
Pourtant, les choses doivent maintenant aller vite : le calendrier prévoit qu'un accord doit être trouvé avant la fin du mois de mars.
Vacances scolaires obligent, la journée d'aujourd'hui ne sera pas, comme ce fut le cas le 6 février, une grande journée nationale et unitaire de grève hospitalière. Cela n'empêche pas les organisations syndicales de maintenir la pression (une manifestation nationale est envisagée pour le début du mois de mars) et de pousser le gouvernement à la roue pour qu'il leur fasse des offres « sérieuses ». Car, ainsi que le souligne la fédération Santé-Sociaux de SUD, les propositions des pouvoirs publics paraissent pour l'instant aux syndicats « loin des objectifs affichés et rappelés régulièrement ». Elles ne répondent pas efficacement, précise SUD, « au défi démographique auquel l'hôpital est confronté : attirer les jeunes vers les métiers de la santé, fluidifier et débloquer les carrières, réduire les inégalités, mieux reconnaître les qualifications et améliorer les conditions de travail ».
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