Dans le cancer de la prostate

Nouvelles données sur le Radium- 223 et le darolutamide

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Publié le 19/04/2018
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À un stade avancé, le cancer de la prostate résistant à la castration (CPRC) génère très souvent (90 % des cas) des métastases osseuses associées à un mauvais pronostic.

Elles entraînent de nombreuses complications : douleurs, fractures, compression médullaire… Le dichlorure de radium 223 (Xofigo) est indiqué dans le traitement du cancer de la prostate résistant à la castration, avec métastases osseuses symptomatiques et sans métastases viscérales connues. Les injections sont répétées à intervalle de 4 semaines (jusqu’à un maximum de 6 injections). Il est approuvé dans plus de 50 pays dans le monde.

Des données de tolérance rassurantes

Le radium 223 est une substance radioactive qui émet des radiations de courte portée (particules alpha). Dans le corps, il est géré comme le calcium. Ainsi, il s’accumule tout particulièrement dans les parties du squelette où la formation de nouveau tissu a lieu, comme c’est le cas avec les métastases osseuses. Les particules alpha à haute énergie détruisent alors les cellules cancéreuses. Grâce au court parcours de ses particules (0,1 mm), le radium 223 n’affecte pas les tissus sains autour et notamment la moelle osseuse, réduisant ainsi les effets secondaires. Les premiers résultats de l’étude observationnelle REASSURE ont été présentés à l’ESMO. Après sept mois de suivi, Xofigo a montré un bon profil de tolérance en pratique clinique et l’utilisation antérieure ou concomitante d’abiratérone ou d’enzalutamide ne semble pas augmenter la toxicité. La combinaison du radium 223 avec d’autres médicaments est également à l’étude. Une étude de phase Ib a montré que Xofigo était bien toléré en association avec le paclitaxel chez des patients ayant des métastases osseuses.

Le darolutamide à l’étude

Le darolutamide est un nouvel antagoniste des récepteurs aux androgènes, également développé par Bayer qui s’administre par voie orale et qui agit avec une forte affinité. « De nouvelles options thérapeutiques dans le cancer de la prostate se développent rapidement. Le darolutamide fait actuellement l’objet d’importantes recherches dans les deux formes de cancer, avec ou sans métastases », a expliqué le Dr Karim Fizazi (Gustave Roussy). Deux études de phase III sont en cours dans deux indications : ARAMIS (darolutamide en monothérapie dans le CPRC non-métastatique) et ARASENS (darolutamide en association avec un traitement antiandrogénique et le docetaxel dans le cancer de la prostate hormono-sensible nouvellement diagnostiqué métastatique).

Conférence de presse organisée par Bayer dans le cadre de l’ESMO

Christine Fallet

Source : Le Quotidien du médecin: 9658