Bien installés au fond de fauteuils clubs, deux hommes en costume sirotent un cocktail, dans une ambiance tamisée. « Toujours dans le business, toi », interroge l’un. « Oui… Dans les nouveaux médicaments contre le cancer », se voit-il répondre. C’est avec cette illustration que la Ligue contre le cancer souhaite mobiliser l’opinion publique autour de son combat pour « la fin des prix exorbitants des médicaments contre le cancer ». Selon elle, « l’industrie pharmaceutique détermine ses prix en fonction des capacités économiques du marché », suscitant l’inflation des prix. Dès lors, « des menaces réelles pèsent sur l’équité d’accès des patients aux traitements innovants des cancers et sur la pérennité de notre système de santé solidaire », conclut-elle.
Lancée au début de la semaine, la campagne d’affichage vient en soutien à la pétition initiée par l’association, le 7 avril dernier. L’idée étant d’ « obtenir un soutien populaire afin de peser dans les discussions et les prises de position lors du prochain G7, prévu les 26 et 27 mai à Tokyo », précise La Ligue.
L’action de la Ligue ne semble pas être du goût de tous les professionnels.
L'affiche de la ligue contre le cancer pourfendant l'industrie Pharma égale celle de la CGT sur les CRS: toutes deux indignes et mensongères
— guy vallancien (@gvallancien) 26 avril 2016
Cette nouvelle initiative irrite également les industriels. Accusant La Ligue contre le Cancer de « désinformation flagrante », le Leem « s’indigne des manipulations » de l’association. « Aucun patient en France n’a jamais été privé de traitement pour des raisons économiques », affirme-t-il, non sans rappeler qu’il « a fait de nombreuses propositions de nature à permettre la soutenabilité économique du système de santé ».
Alors que la pétition, encore en cours, a recueilli plus de 55 000 signatures, une action similaire lancée, en 2015, par Médecins sans frontières en a obtenu, pour sa part, plus de 400 000. Intitulée L’injuste prix, cette pétition demandait aux laboratoires Pfizer et GSK de « réduire le prix du vaccin conjugué contre le pneumocoque (PVC) à 5 dollars (environ 4,50 euros) par enfant dans tous les pays en développement et pour les organisations humanitaires », détaille MSF. Selon Greg Elder, coordonnateur au sein de l’ONG, les deux firmes « ont déjà vendu des vaccins contre le pneumocoque pour un montant total de plus de 30 milliards de dollars. Ils peuvent se permettre d’en réduire le prix, pour permettre à tous les pays en développement de protéger leurs enfants. » D’après les chiffres de MSF, un enfant meurt d’une pneumonie toutes les 35 secondes, soit 2 500 chaque jour. C’est autant de fleurs que MSF a déposé, mercredi 27 avril, devant le siège new-yorkais de Pfizer lors de la remise des signatures récoltées. Fort de ce soutien populaire, l’ONG espère pouvoir négocier un prix plus bas pour le PVC.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature