L ES conséquences psychologiques de la perte de poids obtenue au cours d'un régime très basses calories chez des sujets obèses étant mal connues, le Dr Pierre Barbe a mené une étude pour en évaluer les retentissements sur le comportement alimentaire, la symptomatologie anxio-dépressive, la vie socioprofessionnelle et familiale au cours d'une étude menée chez des patientes obèses.
Dix-neuf femmes de 25 à 60 ans, atteintes d'obésité sévère (IMC : 36,5 + 4), sans troubles avérés du comportement alimentaire, ont été recrutées. Elles ont été évaluées avant (T1) et au cours de la réalisation d'un programme diététique. Il comprenait quatre semaines de diète protéique stricte (400 kcal/jour), suivies pendant quatre semaines d'une réintroduction très progressive et par palier de l'alimentation, sans supplément protéinique (T2), puis pendant huit semaines d'un régime hypocalorique classique de 1 200 à 1 400 kcal/jour (T3).
Une batterie d'auto-questionnaires
Au total, un programme de 16 semaines au cours duquel le comportement alimentaire, l'adaptation sociale, la symptomatologie anxio-dépressive ont été évalués au moyen d'une batterie d'auto-questionnaires [Social Ajustment Scale dans sa traduction française validée, DEBQ (composante des conduites alimentaires), EDI (conduites cognitives liées à l'alimentation), STAI (niveaux d'anxiété), BDI (niveaux de dépression)].
Les pertes de poids, confirmées par les valeurs des indices de masse corporelle, étaient en moyenne de - 8,9 kg + 0,8 à la fin de la 8e semaine et de - 9,7 kg + 1,1 à la fin de la 16e semaine, ce qui représente une perte de 10,4 % du poids de départ.
L'analyse des données met en évidence des modifications du comportement alimentaire : une bonne tolérance à la restriction alimentaire, une moindre sensibilité aux stimuli alimentaires extérieurs, une amélioration de l'adaptation au travail dès la fin de la 4e semaine et qui se maintient au delà.
Amélioration des scores d'anxiété et d'insécurité sociale
Au plan anxio-dépressif, il y a une amélioration des scores d'anxiété et d'insécurité sociale ; en revanche, le score de dépression n'est pas modifié (5,3 à T1, 5,2 à T2 et 3,8 à T3), les patientes les plus dépressives ont le moins perdu de poids, souligne le Dr Barbe.
Les processus cognitifs (recherche de minceur, boulimie, insatisfaction corporelle, sentiment d'inefficacité...) sont peu modifiés, sauf l'index de type boulimique, la perte de poids de 10 % ne semble pas agir sur le sentiment d'insatisfaction corporelle.
Les résultats de cette étude mettent en évidence une bonne tolérance des femmes obèses à la restriction alimentaire au cours d'un programme diététique incluant une phase initiale à très basse valeur calorique. La perte de poids obtenue (10 % du poids initial) s'accompagne d'une amélioration significative du comportement alimentaire et d'une bonne tolérance psychosociale.
3es Rencontres Nutrition Insudiet.
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