Les données le suggéraient depuis quelques semaines, le dernier point épidémiologique de Santé publique France le confirme : pendant cette 5e vague, le nombre d’hospitalisations reste plus bas qu’attendu compte tenu de l’incidence du Covid-19.
La circulation du virus continue d'augmenter
Au cours de la première semaine de 2022 (du 3 au 9 janvier), des records de contaminations ont en effet continué d’être battus. En particulier, le taux d’incidence du Covid-19, déjà singulièrement élevé la semaine précédente, a encore augmenté de près de 50 %, atteignant 2 811 cas pour 100 000 habitants - « ce qui (représente) en moyenne plus de 269 500 cas par jour », précise Santé publique France. Une dynamique de croissance observée dans toutes les régions – à l’exception de la Corse, où le taux d'incidence reste stable.
Certes, en raison de cet accroissement de la circulation du SARS-CoV-2, la pression hospitalière a également continué de s'intensifier. « Au niveau national, le nombre de nouvelles hospitalisations (+17 %) et celui des admissions en soins critiques (+7 %) ont tous deux augmenté cette semaine », rapporte l'instance dans son point épidémiologique du 14 janvier.
Moins de 2 % des cas symptomatiques hospitalisés
À noter que parmi l’ensemble des patients positifs au Covid-19 hospitalisés, seuls 80 % avaient été admis pour ce motif. Une proportion potentiellement plus faible chez les enfants, qui représentent 3 à 5 % des hospitalisés - dont une part significative de nourrissons de moins d’un an. Un phénomène sans doute en partie dû à la co-circulation d’autres virus respiratoires. « L’identification de cas co-infectés VRS et SARS-Cov-2 chez ces jeunes enfants peut rendre difficile l’imputabilité de la sévérité à l’un ou l’autre des virus », indique Santé publique France.
Cependant, compte tenu du nombre de cas recensés actuellement, les admissions à l’hôpital apparaissent bien moins fréquentes pendant cette 5e vague qu’au cours des précédentes. De fait, comme le détaillait ce matin Santé publique France lors de sa conférence de presse hebdomadaire, on observe actuellement seulement 2 hospitalisations pour 100 cas symptomatiques, contre 8 hospitalisations pour 100 cas symptomatiques lors de la 4e vague.
La diffusion d'Omicron en cause
Pour Santé publique France, cette faible proportion des hospitalisations pourrait non seulement s'expliquer par la plus forte circulation du virus dans les classes d’âge les plus jeunes, mais aussi par la diffusion d’Omicron, qui représenterait à l’heure actuelle près de 90 % des variants en circulation et supposément moins pathogène que ses prédécesseurs.
Car si globalement, à l’hôpital, plus de 50 % des malades seraient porteurs du clone Omicron, « cette proportion (s’avère) plus faible chez les patients présentant des formes graves ayant nécessité une admission en soins critiques (dont services de réanimation) », explique Santé publique France. En outre, au début de la 5e vague, soit avant qu’Omicron ne se répande dans la population, le ratio nombre hospitalisations/incidence était encore de 6 % – soit 4 % de plus qu'à l'heure actuelle.
La vaccination efficace contre Omicron
Autre hypothèse : la progression de la campagne de vaccination, et plus précisément de la campagne de rappel. En effet, comme l’affirme la Drees (direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques) dans un travail publié ce vendredi 14 janvier au matin, « la protection vaccinale demeure élevée contre les formes graves d’infection au variant Omicron, même si elle est inférieure à celle contre le variant Delta ».
D’après une modélisation réalisée par l'instance à partir des plus récentes données françaises sur les tests, la vaccination et les hospitalisations, « la protection vaccinale contre le risque d’entrée en hospitalisation est (…) pour Omicron de (…) 81 %, contre 96 % pour Delta ». Une estimation qui s’élève à 92 % - contre 98 % vis-à-vis de Delta – pour la protection vaccinale contre le risque d’entrée en soins critiques.
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