C'est officiel : le ministre éthiopien des Affaires étrangères, Tedros Adhanom, a fait acte de candidature mardi à Genève pour la direction générale de l'OMS. Le Dr Tedros, médecin de formation et expert reconnu sur le paludisme, a fait cette annonce lors d'une conférence de presse à Genève, en marge de l'assemblée générale de l'OMS.
Des personnalités africaines l'ont accompagné pour l'assurer de leur soutien, tels que le ministre éthiopien de la Santé, le Dr Kesetebirhan Admasu, et le ministre algérien de la Santé, M. Abdelmalek Boudiaf. Le Dr Tedros, âgé de 51 ans, a indiqué être soutenu unanimement par l'Union africaine. Le ministre éthiopien a également été président du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.
Sa candidature intervient donc après celle de Philippe Douste-Blazy, qui fait lui aussi campagne cette semaine à Genève, à l'occasion de l'assemblée générale de l'OMS, avec le soutien de la France. "La France me soutient parce que je porte une vision de la santé qui est aussi socio-économique", a déclaré lundi le Pr Douste-Blazy, dans un entretien au journal suisse La Tribune de Genève. "Une moitié de ma vie a été consacrée à la médecine et l'autre à la politique. Cette candidature est en cohérence avec mes engagements passés et présents", a poursuivi le cardiologue.
L'ancien ministre de la santé, président d'Unitaid, organisation internationale qui collecte des financements contre les maladies, et secrétaire général adjoint des Nations unies s'exprime lundi également dans le journal suisse Le Temps où il mise sur le bilan positif d'Unitaid, financée par une taxe sur les billets d'avion instaurée dans plus d'une dizaine de pays. A la Tribune de Genève, il déclare par ailleurs qu'il "compte mettre l'accent sur la prévention, la gestion des crises sanitaires et la question de la gouvernance" mais ce qui lui "tient le plus à coeur c'est le rapport entre santé et pauvreté". "Distribuer des médicaments et des vaccins ne suffit pas si une couverture universelle santé n'est pas mise en place", a-t-il affirmé. Concernant la réforme de la gouvernance de l'OMS - qui a, dans le passé, été critiquée pour sa lenteur à réagir à des crises sanitaires, comme la récente épidémie d'Ebola en Afrique - Philippe Douste-Blazy souligne "l'impérieuse nécessité de mettre en place une chaîne de commandement et de communication unique".
Les candidatures au poste de Directeur général de l'OMS sont ouvertes jusqu'au 22 septembre et le vote aura lieu en mai 2017, pour une prise de fonctions en juillet de l'année prochaine. En 2017, l'assemblée mondiale de la Santé nommera le nouveau directeur général parmi trois candidats. Pour succéder à Margaret Chan, Tedros Adhanom Ghebreyesus sera un concurrent de taille pour Philippe Douste-Blazy, mais pas le seul. Le Pakistan souhaite aussi rallier un maximum de soutiens derrière la candidature de son ancienne ministre de la Santé Sania Nishtar.
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