Paris : polémique après un décès «inexpliqué» aux urgences de Cochin

Publié le 20/02/2014

Crédit photo : GARO/PHANIE

A un mois du premier tour des municipales à Paris, voilà une nouvelle polémique dont l’AP-HP se serait bien passée. L'hôpital Cochin à Paris a ouvert une enquête interne «pour éclaircir les circonstances» du décès «inexpliqué» d'une sexagénaire samedi au service des urgences, ont annoncé jeudi les hôpitaux de Paris (AP-HP). De son côté, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, a demandé à l'AP-HP de faire «la lumière dans les meilleurs délais».

Cette patiente de 61 ans est décédée après avoir été conduite aux urgences par les pompiers «pour une plaie du pied» à la suite d' «une chute sans signe de gravité», précise l’AP-HP. Arrivée samedi vers 17h15 sur place, «la patiente a été prise en charge dans la 1/2 heure pour un premier examen, qui n'a pas, lui non plus, montré de signe de gravité objectif», selon l'AP-HP. Elle a ensuite été «installée en zone de surveillance, à proximité des soignants». «Il existe des incertitudes sur ce qui s'est déroulé dans les heures qui ont suivi, le décès de la patiente ayant été constaté à 23h00». Mais pour l'AP-HP «les effectifs médicaux et paramédicaux étaient au complet».

La fermeture de l’Hôtel Dieu a-t-elle engorgé les urgences de Cochin ?

Devant la presse, le directeur général de l'AP-HP, Martin Hirsch, et plusieurs médecins du groupe hospitalier, ont insisté sur le fait que le service n'était pas plus sollicité que d'habitude samedi (152 passages, dans la moyenne constatée ces dernières semaines) et que les effectifs étaient suffisants. Dans une conférence de presse tenue jeudi, le professeur Stanislas Chaussade, président de la Commission médicale d'établissement (CME) de l'hôpital a abondé dans ce sens. Il rapporte qu’une infirmière avait mesuré les "constantes" (pression artérielle, fréquence respiratoire...) de la patiente à 17H15 et n'avait pas jugé que son cas nécessitait l'intervention rapide d'un médecin. Le président de la CME a précisé que cette patiente résidait près de l'hôpital et y avait déjà été hospitalisée plusieurs fois, en raison d'une maladie chronique. Il n'y avait "pas de problème de personnel", selon le Pr Chaussade, qui a recensé trois médecins seniors et trois internes.

L'association «Hôpital pour tous», à la pointe du combat contre la réorganisation de l'hôpital parisien de l'Hôtel-Dieu, réfute au contraire que les effectifs aient été au complet, affirmant dans un communiqué que «le service d'urgences de Cochin était complètement saturé, comme le sont quotidiennement toutes les urgences parisiennes depuis la fermeture de l'Hôtel Dieu le 4 novembre 2013». L'association enjoint le directeur général des Hôpitaux de Paris, Martin Hirsch, de «rouvrir immédiatement» ces urgences dans le plus vieil hôpital de la capitale. Ce dernier a répondu jeudi qu' «à (sa) connaissance il n'y avait pas d'interférence» entre le décès survenu samedi aux urgences de l'hôpital Cochin et la réorganisation très contestée de l'Hôtel-Dieu. Il a ajouté devant la presse que les résultats de l'enquête seraient connus «dans le courant de la semaine prochaine».



Source : lequotidiendumedecin.fr