Pathologies chroniques : focus sur trois initiatives régionales

Publié le 08/04/2013
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• Auvergne : télésurveillance coordonnée de l’insuffisance cardiaque.

Première cause d’hospitalisation après 60 ans, l’insuffisance cardiaque touche 25 000 Auvergnats. « L’objectif de Cardiauvergne est de réduire la fréquence des réhospitalisations en améliorant la coopération entre professionnels pour les 2 000 patients les plus gravement atteints », explique le Pr Jean Cassagne, cardiologue concepteur de l’outil. Le patient est équipé d’une balance avec télétransmetteur pour une pesée quotidienne. Son dossier médical informatisé se découpe en trois parties : l’infirmière libérale renseigne avec son smartphone la partie clinique (apparition d’œdèmes des membres inférieurs, fréquence cardiaque, tension artérielle) ; les surveillances biologiques sont téléchargées depuis les laboratoires d’analyses ; les données thérapeutiques sont mises à jour par le pharmacien à chaque délivrance d’ordonnance. Diététicienne et médecin traitant ont accès au dossier. « Le bilan des six premiers mois montre que ce dispositif a permis de réduire de 35% la mortalité et la durée de réhospitalisation de 10,5 à 7,2 jours », s’enthousiasme le Pr Cassagne. 403 patients sont suivis en 2013.

• Bretagne : suivi des plaies à distance.

A l’Hôpital à domicile (HAD) de Lorient (Morbilhan), cinq chirurgiens vasculaires soignent chaque jour 120 patients, dont une vingtaine souffre de plaies chroniques. « Notre territoire est vaste, et la prise en charge des soins et pansements sur plaies vasculaires chroniques, veineuses et artérielles nous a amenés à envisager la possiblité de télétransmettre les photographies de ces plaies depuis le domicile des patients vers notre siège et notre centre expert », expose le Dr Jean Spalaikovitch, directeur de l’établissement. Sur le terrain, les infirmières libérales photographient les plaies grâce à leur smartphone. Envoyés sur le serveur de l’hôpital, dans le dossier des patients, les visuels sont consultables par les chirurgiens qui peuvent apporter leur expertise. 40 patients ont testé le dispositif. 50 sont prévus en 2013 et une centaine en 2014.

• Midi-Pyrénées : téléconseil en oncologie.

Dans le service d’oncologie du centre hospitalier intercommunal de Castres-Mazamet (Tarn), Florian Gavalda, infirmier référent du projet OncoChic, suit 20 à 25 patients par jour pour chimiothérapie anticancéreuse. OncoChic vise à rompre leur isolement. Un ordinateur et une connexion Internet suffisent. « En oncologie, les rendez-vous sont fréquents mais espacés et les patients doivent jongler avec quatre ou cinq ordonnances, détaille-t-il. La messagerie sécurisée en ligne leur permet de poser des questions depuis leur domicile à un membre de l’équipe, qui s’engage à répondre sous 24 heures. Un agenda et un pilulier virtuels complètent le dispositif. Tous ces outils rassurent les patients et améliorent la relation de confiance avec l’équipe médicale ». 70 personnes ont déjà utilisé OncoChic.

A.B.-I.

Source : Le Quotidien du Médecin: 9232