Paru en septembre dernier, le petit livre de Philippe Sansonetti, Tempête parfaite, n'a rien perdu de son intérêt. Sur un point seulement, le professeur au Collège de France se moque d'un certain président des États-Unis, « haut en couleur mais bas en réflexion et expertise dans ce domaine » qui avait promis avant la fin de l'année un vaccin anti Covid-19. Pour une fois, le fanfaron a eu raison du scientifique de haut vol ! Pour le reste, cette chronique d'une pandémie annoncée, toujours courtoise mais précise et rigoureuse pointe les responsabilités sans jamais tomber dans le procès en sorcellerie. La pandémie était-elle imprévisible ? Philippe Sansonetti répond clairement non en lettres capitales. Et cite les différentes institutions scientifiques qui depuis dix ans travaillent sur les maladies virales émergentes. Dans ce contexte, l'impréparation de l'État est notable. Pourquoi les politiques se refusent-ils à reconnaître l'évidence ? Et l'auteur de souligner comment le pays de Robert Koch a davantage maîtrisé la crise sanitaire comparé à celui de Louis Pasteur. On aurait toutefois aimé entendre le scientifique sur l'absence au final des chercheurs français dans la saga de l'ARN messager. En attendant, l'ouvrage nous rappelle en quelques pages les grandes étapes de la virologie. Et c'est lumineux.
Tempête parfaite, chronique d'une pandémie annoncée, éditions du Seuil, 2020, 175 p. 17 euros.
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