« Je suis sensible aux préoccupations des médecins. » Ces quelques mots, Agnès Buzyn les a sortis presque par hasard, au détour d'une phrase. Et puis, une fois lancée sur le sujet, elle ne s'est plus arrêtée.
« C’est très facile de critiquer les médecins. Quand j’entends dire qu’on a du mal à les faire rentrer dans le rang, je dis que ça n'est sans doute pas faux, mais je connais l’exercice médical, qui est un art difficile. Il est bien sûr normal de leur proposer des prises en charge un peu normées, parce qu'il faut bien s'engager dans la pertinence des soins. Mais je ne les stigmatiserai jamais parce que leur exercice quotidien est très difficile.
Je sais aussi que la relation médecin malade est très complexe, et qu’il faut sans cesse adapter sa pratique aux patients pour les faire adhérer. Je sais qu’on peut être fatigué, qu’on peut ne pas avoir le temps, qu’on peut faire des erreurs, qu’on peut passer à côté d’un diagnostic parce qu’on a un problème personnel. Ce métier, je l’exerce encore aujourd’hui, et ça me permet de parler aussi bien aux médecins qu’à l’administration.
Aux médecins, je dis de faire attention : on est regardé, et il faut qu’on travaille sur la qualité et la pertinence de nos actes. Mais à l’administration, je dis que la médecine ne peut pas être totalement normée, ce serait trop simple. Il faut savoir s’adapter à chaque cas, et il faut être en capacité d'entendre les malades. Je pense qu’à la HAS, je pourrai jouer ce rôle de pondération. »
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