On sait que les fascistes italiens ont coutume de faire avaler à leurs adversaires, faits prisonniers à la suite d’un combat ou d’une arrestation, une forte dose d’huile de ricin.
Avant-hier, M. Vicenzo Nitti, fils de l’ancien ministre, ayant refusé, à Naples, de se découvrir devant le drapeau, fut bien près d’être purgé dans toute la longueur de ses entrailles. Il n’échappa que par miracle à cette médication pénale et afflictive.
Or, sait-on, d’où vient, chez les fascistes, l’habitude de ce mode de sanction ?
« Au Moyen-Age, expliquent-ils volontiers, lorsqu’on tenait un individu pour possédé du démon, on le purgeait pour le libérer de ses iniquités. Depuis lors, l’expression donner la purge à quelqu’un a conservé une signification analogue, et croyez bien que l’huile de ricin administrée par les fascistes doit avoir pour effet, dans l’esprit de la foule, de purger les communistes de leurs dangereuses doctrines. »
Voilà, ne trouvez-vous pas, une bien étrange superstition ? Mais le plus curieux est que la vieille croyance n’est pas si vide de sens qu’on le pourrait croire, puisque aussi bien le communisme a reculé en Italie devant le flux d’huile de ricin.
(L’Eclair, 23 décembre 1922, repris dans la Chronique médicale, 1923)
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature