Cardiologie

Praxbind® fait ses preuves en urgence

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Publié le 20/05/2016
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Praxbind® (idarucizumab), anticorps neutralisant, permet d’arrêter rapidement l’effet anticoagulant de Pradaxa (dabigatran) en cas d’urgence ou d’hémorragie. Les résultats intermédiaires de l’étude pivot RE-VERSE-AD ont été recueillis sur 123 patients, 66 souffrant de saignements graves et 57 nécessitant une procédure d'urgence. Ils montrent que Praxbind® annule totalement, chez 89 % des patients, l’effet de Pradaxa® dans les quatre premières heures suivant une administration de 5 g. Les effets de la réversion sont mis en évidence immédiatement après l’injection et ils persistent au moins 12 heures. Après 4 et 12 heures, la restauration de l’hémostase est obtenue chez 91 % des patients. Aucun des patients n’a eu d’effets indésirables graves ni d’état prothrombotique induit par la réversion de l’anticoagulant.

Praxbind est un anticorps spécifique du dabigatran, premier agent de réversion de l’effet d’un anticoagulant oral direct. Il se combine avec une forte affinité au dabigatran pour en stopper l’activité sans interférer avec les facteurs de la coagulation physiologiques.

Praxbind® est indiqué chez les patients adultes traités par Pradaxa® quand une réversion rapide de ses effets anticoagulants est requise, c’est-à-dire en cas d’urgence chirurgicale ou de procédures urgentes ou en cas de saignements menaçant le pronostic vital ou incontrôlés. Réservé à l’usage hospitalier, Praxbind® est une solution prête à l’emploi adaptée au contexte de l’urgence. La posologie recommandée est de 5 g (2 x 2,5 g/50 ml) par voie intraveineuse en deux perfusions consécutives de 5 à 10 minutes chacune, ou en 2 injections en bolus consécutives.

Le traitement par Pradaxa® peut être réintroduit 24 heures après l’administration de Praxbind® si l’état du patient est cliniquement stable avec une hémostase correcte. Cette stratégie permet de réduire la période à haut risque thrombotique dans le cadre d’une prévention thrombo-embolique chez des patients en fibrillation atriale non valvulaire.

Ces données devraient lever des inquiétudes de sécurité d’emploi car la question de la réversibilité de l’anticoagulation a toujours été un point sensible dans l’utilisation des anticoagulants oraux directs. L’étude internationale de phase III RE-VERSE AD™ se poursuit jusqu’en 2017.

D'après une conférence...

 

Dr Muriel Gevrey

Source : lequotidiendumedecin.fr