« Il n’est pas jusqu’à l’âge du médecin qui ne soit soumis à certains préjugés : « C’est un jeune homme ! », dira-t-on, et les actions les plus brillantes perdront tout leur prix : « Il lui faut de l’expérience ! » Si l’on appelle expérience le fait d’être souvent passé devant des malades, de les avoir regardés sans les voir, sans les étudier, sans les comparer entre eux pour en tirer un enseignement, le premier infirmier venu qui, depuis vingt ans suit machinalement les visites des hôpitaux vaudra le médecin le plus sérieux, le plus expérimenté : il aura beaucoup vu !
Le mérite et le savoir seront reconnus chez l’homme instruit, mais jeune, tandis qu’on accordera une confiance illimitée à des vieillards qui, quelquefois, n’auront rien fait pour la mériter. « Ce préjugé est d’autant plus malheureux pour le jeune homme, dit Munaret, qu’il reste toujours jeune vis-à-vis du vieillard.»
La médecine, d’après Hippocrate, est de toutes les professions la plus noble ; cependant, ajoute-t-il, par l’ignorance de ceux qui l’exercent et de ceux qui la jugent à la légère, elle est, dès à présent, reléguée au dernier rang. Le public, en effet, n’a qu’un moyen de juger le médecin : c’est le résultat obtenu. C’est sur ses succès ou sur ses revers auprès des malades que l’on fait ou défait dans le monde une réputation médicale. »
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