D ANS des régions où le virus polio est considéré comme éradiqué, certains entérovirus ont été associés à la survenue d'un syndrome paralytique très voisin de la poliomyélite. Les virus les plus couramment isolés chez les malades sont les virus coxsackie A7 et A9, et l'entérovirus 71. Jusqu'à présent, le virus coxsackie A24 avait été associé à des manifestations respiratoires aiguës, des diarrhées infantiles et des conjonctivites hémorragiques, mais jamais de troubles neurologiques.
Au Timor-Oriental, toutefois, le dispositif de surveillance mis en place par l'OMS en septembre 1999 signale avoir reçu pas moins de 21 notifications de paralysie flasque aiguë en sept mois, dont 13 concernent des enfants de moins de 5 ans. En fait, dans les conditions difficiles du Timor-Oriental, seulement six enfants ont pu être retrouvés, deux cas ont été confirmés cliniquement et le virus n'a pu être caractérisé que dans un cas.
Il s'agit d'un enfant de 4 ans, hospitalisé, en janvier 2000 à Dili, pour des symptômes apparus à la mi-décembre. Ces symptômes ont commencé par des signes respiratoire supérieurs. Une paralysie des deux jambes est rapidement apparue, stable depuis un mois, selon la mère de l'enfant.
Entière récupération
Trois mois plus tard, l'enfant était réexaminé : il avait récupéré soudainement, aux dires de la mère, après être resté incapable de marcher durant 80 jours environ. Des échantillons de selles adressés au laboratoire régional de référence pour la poliomyélite, à Melbourne, ont permis d'isoler le virus coxsackie A24 - et d'exclure l'entérovirus 70 - qui lui, avait déjà été associé à des manifestations neurologiques.
C'est donc la première fois que le virus coxsackie A24 est mis en cause dans une paralysie flasque aiguë. Il est impossible d'imputer à ce virus tous les cas rapportés récemment au Timor-Oriental. On peut seulement remarquer que les déplacements de populations dans l'est de l'île ont dû favoriser la dissémination de tous les agents infectieux susceptibles d'être à l'origine de paralysie flasque aiguë. Les auteurs estiment qu'une surveillance renforcée est nécessaire au Timor-Oriental, et recommandent, d'une manière générale, des recherches supplémentaires pour comprendre les causes et l'épidémiologie des cas de paralysie, là où la poliomyélite a disparu.
S. S. Chaves et coll. « Lancet », vol. 357, 24 février 2001.
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