Près d’un quart des généralistes se disent malheureux, selon un sondage

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Publié le 28/04/2018
generalistes malheureux

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Crédit photo : PHANIE

Les médecins généralistes sont-ils heureux ? Près d’un quart des généralistes (22,4 %) répondent non, selon un sondage mené auprès de 432 médecins généralistes constituant un échantillon représentatif. L’enquête, réalisée au mois de mars (1) par le spécialiste des études de santé APlusA pour le compte de PASS (2) (qui regroupe 7 associations et structures d’entraide pour les soignants), a été publiée ce mardi 24 avril.

Une grande majorité des généralistes se déclarent tout de même « assez heureux » (66,6 %) ou très heureux (11,0 %). L’enquête révèle cependant une grande souffrance au sein de la profession puisque plus de 41 % des généralistes disent avoir été en situation de burn-out au cours de leur carrière et près d’un quart d’entre eux ont connu la dépression.

L’exercice professionnel a un impact négatif sur la vie familiale et personnelle selon 68,2 % des personnes interrogées. Plus d’un praticien sur deux reconnaît avoir eu des problèmes relationnels avec son conjoint en raison de son métier et ils sont plus de 70 % à renoncer à des activités personnelles qui leur tenaient à cœur (sport, culture, voyage). Selon AplusA, 23 % des généralistes sont « en situation de grande détresse professionnelle ».

Débordés, accablés par les tâches administratives et sous-payés

Les difficultés rencontrées ne sont pas nouvelles. Les conditions d’exercice (trop de travail, manque de temps), les lourdeurs administratives et le manque de reconnaissance financière (médecine générale sous-payée) figurent au premier rang des griefs.

Les généralistes regrettent aussi l’évolution de leur métier. La généralisation du tiers payant est perçue négativement par 70 % d’entre eux. La ROSP (rémunération sur objectifs de santé publique) est également critiquée par 42 % des généralistes, même si 45,5 % d’entre eux y voient une évolution positive. Plus d’un généraliste sur deux regrettent que de nombreuses maladies ou traitements leur échappent au profit des spécialistes ou des hospitaliers. Les généralistes déplorent dans leur grande majorité l’exigence croissante des patients (87,8 %) et leur nomadisme médical (72,6 %). En revanche, ils ne sont que 36,1 % à dénoncer le fait que les malades soient de mieux en mieux informés.

Les perspectives d'avenir ne sont pas enthousiasmantes, selon les professionnels. Près de trois quart des généralistes ont une vision négative de l’évolution de la médecine générale et des médecins généralistes. Les femmes sont cependant moins nombreuses que les hommes à envisager de façon pessimiste cet avenir. Un motif d’espoir alors que la part de la gent féminine au sein de la profession est de plus en plus importante ?

(1) Enquête menée du 7 au 26 mars 2018 auprès d’un échantillon de 432 médecins généralistes.
(2) PASS : Programme Aide Solidarité Soignants. Constituée en partenariat avec l'Ordre, cette structure regroupe les associations : AAPMS (Association d'aide professionnelle aux médecins et aux soignants), APSS (Association pour les soins aux soignants), ARENE (Association régionale d'entraide du Nord Est), le réseau ASRA (Aide pour les soignants en Rhône-Alpes), ASSPC (Association santé des soignants de Poitou-Charentes), ERMB (Entraide régionale des médecins de Bretagne), MOTS (Médecin organisation travail santé).


Source : lequotidiendumedecin.fr