L’ouvrage, distribué gratuitement à 8 000 généralistes, 2 300 spécialistes, 4 800 pharmaciens et 1 000 chirurgiens-dentistes, répertorie les médicaments qui ne contiennent pas d’ingrédients dits non autorisés par la casherout (règles alimentaires du judaïsme), tels les graisses animales, certaines huiles de poisson, des mélanges de lait et de viande, de l’alcool et des colorants.
« Nous veillons à guider les choix thérapeutiques des praticiens, qui apprécient s’ils sont en mesure de répondre aux préoccupations religieuses de leurs patients, explique le directeur médical du guide, le Dr Gilbert Assuied, généraliste à Aubervilliers, en charge de l’éditorial (index des produits par famille thérapeutique, index par DCI, classement des monographies, index par certification casher) ; pour la plupart des traitements courants, nous leur proposons une réponse directe ou une alternative éventuelle. »
Naturellement, « conformément à la tradition du judaïsme, c’est le respect absolu de la vie qui prime et toute obligation s’efface devant lui », rappelle le rabbin Israël Abib, qui, avec une équipe du Conseil des rabbins orthodoxes de Paris, à partir de la liste des composants communiquée par les laboratoires, vérifie la conformité des produits, pour les principes actifs comme pour les excipients. « Et même quand la vie n’est pas menacée, c’est la responsabilité du praticien de prendre d’abord en considération le confort et la sécurité médicale de son patient », insiste le Dr Assuied.
Pratiquement, le prescripteur peut exercer son droit de non-substitution, au titre des motifs liés au cas particulier du patient, sans avoir à en justifier, comme le rappelle un courrier de la DGS (direction générale de la santé) publié par le guide. Ce sont les laboratoires qui assurent le financement du Mediel, seulement 10 % d’entre eux donnant suite à ses prospections, déplore le Dr Assuied, alors que cette démarche répond à « une nécessité d’information conforme au code de déontologie », ainsi que le souligne le Pr Bernard Hoerni, ex-président de l’Ordre.
D’autres répertoires de médicaments établis selon une traçabilité religieuse sont édités, en particulier à l’initiative du Consistoire de Paris, qui met en ligne sur son site un guide des médicaments admis pour la fête de Pâque, c’est-à-dire qui ne contiennent pas de levain.
L’application Smartphone « lemediel », disponible à la fin du mois, permettra, en scannant le code-barres, de savoir si le médicament est référencé casher.
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