L A nécessité de prendre en compte la qualité de vie des patients ainsi que des critères économiques a incité le groupe Bio-Mérieux - Pierre Fabre à s'engager dans quatre axes d'investigations : la mise en place des observatoires pour améliorer la connaissances des pratiques courantes, l'évaluation de la qualité de vie, car c'est une composante essentielle de l'évaluation globale des stratégies de santé, l'éducation du patient, afin d'obtenir une observance, et les études médico-économiques qui sont des outils d'aide à la décision.
Comme l'a rappelé Michèle Corvest (APLCP), le psoriasis est une maladie génératrice d'un handicap physique et social et le sentiment d'exclusion est aggravé par le regard des autres et par la méconnaissance du grand public quant à la non-contagiosité du psoriasis. Tous les aspects de la vie quotidienne sont affectés (travail, vie sociale, activités sportives, relations personnelles et intimes), sans oublier le problème du prurit, désormais reconnu, et la nécessité des soins consommateurs du temps et des stratégies de camouflage.
Une altération de la qualité de vie
Selon une étude réalisée en Grande-Bretagne, 48 % des patients ont rapporté une altération de la qualité de vie due à leur psoriasis et 58 % ont rapporté une dégradation de leur qualité de vie liée au traitement lui-même. Dans une autre étude menée aux Etats-Unis, l'impact global du psoriasis sur la vie quotidienne était équivalent à celui d'autres maladies chroniques (diabète, arthrite, maladies cardiaques).
En ce qui concerne la prise en charge thérapeutique actuelle du psoriasis, elle vise une qualité de vie optimale avec un minimum de traitement, souligne le Dr Brigitte Dreno. L'objectif est d'améliorer le plus rapidement possible les poussées et ensuite maintenir le résultat obtenu et d'espacer la récidive. La traitement choisi dépendra de la surface atteinte et de la localisation, ainsi que de la prédominance de la rougeur ou des squames. Le traitement local classique faisant appel à l'association de kératolytiques et de dermocoticoïdes a été remplacé, pour de nombreux patients, par les rétinoïdes et par les dérivés de la vitamine D. Le traitement le plus récent, le tazarotène sous forme de gel (Zorac), agit essentiellement en modulant la différenciation des kératinocytes de l'épiderme, tout en ayant un effet prolongé qui permet d'espacer les applications. Les traitements généraux (PUVAthérapie, rétinoïdes, méthotrexate et ciclosporine) sont réservés aux psoriasis étendus et nécessitent une surveillance des effets secondaires.
Quant aux éléments économiques, coûts de la prise en charge du psoriasis, les données sont encore peu nombreuses, d'où l'importance des études dans ce domaine. Comme l'a rapporté Pierre Levy, une étude américaine coût-efficacité souligne l'intérêt du tazarotène.
Les projets SPOT et VAP
La mise en place des projets SPOT et VAP réalisée avec un comité d'experts constitue un nouveau pas vers une meilleure connaissance de la prise en charge des patients atteints d'un psoriasis, et des conditions réelles d'utilisation des médicaments. Des échanges interactifs entre médecins et patients seront également favorisés. L'enquête VAP (Vivre avec le psoriasis) permettra à 5 000 patients d'exprimer les répercussions de la maladie sur leur vie quotidienne. L'étude SPOT, premier observatoire du psoriasis en plaques, a pour objectif d'évaluer la qualité de vie et le confort du patient, l'évolution de la prise en charge dans le temps, le coût de cette prise en charge, et d'apporter une meilleure information au patient sur la pathologie. Il s'agit d'un programme observationnel et prospectif sur six mois, mené en collaboration avec 500 dermatologues de ville, et portant sur 2 000 patients psoriasiques (surface corporelle atteinte inférieure ou égale à 10 %), nouvellement pris en charge ou, inversement, pris en charge depuis cinq ans, traités par dérivés de la vitamine D3 ou par rétinoïde topique.
Conférence de presse des Laboratoires Pierre Fabre, avec la participation des Prs Brigitte Dreno (Nantes), Andrew Y. Finlay (Wales), des Drs Liberto Yubero (Laboratoires Pierre Fabre), Charles Taïeb (programmes pharmaco-économiques, Bio-Mérieux-Pierre Fabre), de M. Pierre Levy (université Paris-Dauphine) et de Mme Michèle Corvest (Association pour la lutte contre le psoriasis).
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