Développement professionnel continu

Quel avenir ?

Publié le 07/04/2015
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Crédit photo : PHANIE

Défini comme une

«démarche qualité des professionnels de santé visant l’amélioration de leurs connaissances et de la qualité et de la sécurité des soins, en prenant en compte des priorités de santé publique et la maîtrise médicalisée des dépenses de santé », le DPC réunit de façon intelligente la formation continue et l’analyse des pratiques professionnelles. Il s’agit donc d’une démarche qualité visant à identifier ses lacunes dans la réalité de sa pratique pour les combler grâce à une formation adaptée.

Cette obligation s’applique théoriquement à tous les professionnels. Elle est simple et le dispositif voulait être souple mais, comme souvent en France, la lourdeur des procédures administratives a nui à cette simplicité voulue par le législateur et soutenue par les professionnels.

Toutes les spécialités réunies dans la Fédération des spécialités médicales ont souhaité pouvoir s’appuyer sur un organisme de DPC fondé sur les composantes représentatives de la spécialité. C’est ainsi qu’a été constitué « Rhumato DPC » pour notre spécialité, validé par la commission scientifique indépendante des médecins en décembre 2014. L’intérêt est de garantir la qualité du contenu scientifique des programmes de DPC tout en maintenant une bonne visibilité de la spécialité et en favorisant la proximité et l’attractivité.

Un rapport très critique…

Un rapport a été publié à la demande du ministère par l’Inspection générale des affaires sociales. Le constat, tout en étant assez sévère, ne remet pas en cause la légitimité du dispositif mais souligne « quelques mauvais réglages » et une « conduite de projet défectueuse ». Il ne remet pas en question le travail de l’organisme gestionnaire de DPC mais souligne la forte complexité du système ainsi que la mauvaise foi de certains acteurs et le flou sur son financement.

Il propose une mise à plat permettant une concertation large, tout en laissant fonctionner pendant ce laps de temps ce qui fonctionne déjà.

Des propositions pour avancer !

Le DPC est une démarche d’actualisation et d’amélioration des compétences et connaissances nécessaires à l’exercice professionnel. Il doit rester une obligation. Ce champ du DPC centré sur les compétences est défini par les CNP.

À côté du DPC, des actions de formation, d’analyse de pratiques, de gestion des risques doivent garder toute leur place (et leurs financements…) pour parfaire la démarche qualité des praticiens.

L’organisation et la gestion du dispositif doivent être plus simples et plus transparents : allégement réglementaire, renforcement de l’autorité de la gouvernance, renforcement de l’autorité scientifique, guichet unique pour tous les professionnels permettant l’inscription, la gestion et le suivi de leur parcours de DPC. La transparence et l’équité du financement du DPC doivent être respectées. L’évaluation des programmes de DPC doit être maintenue avant leur mise en œuvre mais un dispositif d’évaluation a posteriori doit aussi être mis en place et financé.

Pr Philippe Orcel, administrateur du collège français des médecins rhumatologues (CFMR), membre du bureau de la fédération des spécialités médicales (FSM), membre de la commission scientifique indépendante (CSI) des Médecins. Hôpital Lariboisière, Paris

Source : Bilan spécialiste