Si, en France, la guérison d’un ulcère de l’estomac coûte moins de 10 euros, pour guérir d’une hépatite C, le prix à payer est largement plus élevé dépassant les 40 000 euros par patient. Pour Éric Baseilhac, directeur des affaires économiques et internationales, LEEM, « le parcours d’un médicament est risqué, long et coûteux. Le juste prix d’une innovation doit prendre en compte les attentes et contraintes de l’industriel, de l’acheteur et du régulateur ». « La réorganisation des soins est l’un des défis qui permettra également à l’innovation d’être estimée à son juste prix », ajoute Laurent Degos, professeur émérite, université Paris-Diderot, membre de l’Académie nationale de médecine.
Chaque pays évalue le prix de l’innovation à l’aune de ses valeurs sociales : en France, c’est l’égalité d’accès, l’utilité outre-Manche et la responsabilité en Allemagne. « Les valeurs fondamentales de la HAS sont une égalité d’accès aux soins pour tous sur la base d’une efficacité prouvée », assène Agnès Buzyn, présidente de la Haute Autorité de santé (HAS). Trois critères sont à remplir : une évaluation exigeante pour connaître la vraie valeur ajoutée (efficacité, tolérance, transposabilité des essais cliniques en vie réelle, définition des populations cible…), des prix raisonnables avec, par exemple, une rediscussion des prix par indication et un usage raisonnable. « En France, il existe des mésusages pour certains médicaments », souligne Dominique Polton, conseillère auprès du directeur général de la CNAMTS, « des gains substantiels pourraient être réalisés de ce côté-là. De même, en accentuant le recours aux génériques. » « La suppression du remboursement de soins inutiles, estimés à environ 30 %, pourraient permettre de financer l’innovation », ajoute Christian Saout, secrétaire général délégué du Collectif interassociatif sur la santé (CISS). « Mais, pour financer l’innovation, il ne suffit pas de se baisser pour ramasser de l’argent mal utilisé », prévient Dominique Polton.
Le système français de santé semble soutenable. À titre d’exemple, l’introduction du sofosbuvir a été la plus massive en France, en Europe, tout en respectant l’Ondam. Reste que, comme le pointe Agnès Buzyn, « si notre système de santé n’est pas aujourd’hui menacé par le prix des médicaments, on commence à poser des questions d’éthique ». En cancérologie, des gains de survie médiane de 3 à 4 mois obtenus avec des médicaments coûtant 150 000 dollars, interpellent d’autres spécialités, « on en a assez de vos patients cancéreux », entend-on, ce qui pose la question de la saine répartition des ressources.
« À ne pas favoriser la cohésion sociale, on finira par la perdre », résume Christian Saout, en regrettant le manque de transparence et de pédagogie sur le mécanisme du prix du médicament.
Débat avec Éric Baseilhac, directeur des affaires économiques et internationales, LEEM ; Agnès Buzyn, présidente de la Haute Autorité de santé – HAS ; Laurent Degos, professeur émérite, université Paris-Diderot, membre de l’Académie nationale de médecine ; Dominique Polton, conseillère auprès du directeur général de la CNAMTS ; Christian Saout, secrétaire général délégué, Collectif interassociatif sur la santé – CISS. Animé par Yves Juillet, secrétaire général de la Fondation de l’Académie de médecine.
Chaque pays évalue le prix de l’innovation à l’aune de ses valeurs sociales : en France, c’est l’égalité d’accès, l’utilité outre-Manche et la responsabilité en Allemagne. « Les valeurs fondamentales de la HAS sont une égalité d’accès aux soins pour tous sur la base d’une efficacité prouvée », assène Agnès Buzyn, présidente de la Haute Autorité de santé (HAS). Trois critères sont à remplir : une évaluation exigeante pour connaître la vraie valeur ajoutée (efficacité, tolérance, transposabilité des essais cliniques en vie réelle, définition des populations cible…), des prix raisonnables avec, par exemple, une rediscussion des prix par indication et un usage raisonnable. « En France, il existe des mésusages pour certains médicaments », souligne Dominique Polton, conseillère auprès du directeur général de la CNAMTS, « des gains substantiels pourraient être réalisés de ce côté-là. De même, en accentuant le recours aux génériques. » « La suppression du remboursement de soins inutiles, estimés à environ 30 %, pourraient permettre de financer l’innovation », ajoute Christian Saout, secrétaire général délégué du Collectif interassociatif sur la santé (CISS). « Mais, pour financer l’innovation, il ne suffit pas de se baisser pour ramasser de l’argent mal utilisé », prévient Dominique Polton.
Le système français de santé semble soutenable. À titre d’exemple, l’introduction du sofosbuvir a été la plus massive en France, en Europe, tout en respectant l’Ondam. Reste que, comme le pointe Agnès Buzyn, « si notre système de santé n’est pas aujourd’hui menacé par le prix des médicaments, on commence à poser des questions d’éthique ». En cancérologie, des gains de survie médiane de 3 à 4 mois obtenus avec des médicaments coûtant 150 000 dollars, interpellent d’autres spécialités, « on en a assez de vos patients cancéreux », entend-on, ce qui pose la question de la saine répartition des ressources.
« À ne pas favoriser la cohésion sociale, on finira par la perdre », résume Christian Saout, en regrettant le manque de transparence et de pédagogie sur le mécanisme du prix du médicament.
Débat avec Éric Baseilhac, directeur des affaires économiques et internationales, LEEM ; Agnès Buzyn, présidente de la Haute Autorité de santé – HAS ; Laurent Degos, professeur émérite, université Paris-Diderot, membre de l’Académie nationale de médecine ; Dominique Polton, conseillère auprès du directeur général de la CNAMTS ; Christian Saout, secrétaire général délégué, Collectif interassociatif sur la santé – CISS. Animé par Yves Juillet, secrétaire général de la Fondation de l’Académie de médecine.
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