La préparation du PLFSS 2 010

Radiologues et biologistes redoutent des baisses de tarifs

Publié le 09/09/2009
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Crédit photo : S. Toubon/« le Quotidien »

QUE RÉSERVE LE PROJET DE LOI de financement de la Sécurité sociale (PLFSS)pour 2010 ?

Les premières pistes du ministère du Budget n’augurent rien de bon pour certaines spécialités médicales. De nouvelles diminutions de tarifs sont en effet envisagées pour les biologistes et les radiologues pour un montant d’environ 250 millions d’euros. Ces mesures d’économies pourraient atteindre 150 millions d’euros pour les biologistes et 100 millions d’euros pour les radiologues.

Les anesthésistes, les cardiologues interventionnels et les médecins nucléaires pourraient également être concernés ce mécanisme de décotes tarifaires. Contactés par « le Quotidien », les syndicats de radiologues et de biologistes n’ont guère de précisions sur les intentions du gouvernement. « J’ai du mal à le croire après ce qui nous est arrivé ces dernières années », commente le Dr Jacques Niney, président de la Fédération nationale des médecins radiologues (FNMR). Et d’énumérer les derniers plans d’économie qui ont frappé sa spécialité : « 120 millions d’euros en 2008, 140 millions d’euros en 2009… Avec les 100 millions d’euros prévus en 2010, cela commence à faire beaucoup. Si cette hypothèse se vérifie, il faudra que le gouvernement prenne une position nette. Veut-il diminuer les dépenses en diminuant l’offre de soins en imagerie ? ».

Ces derniers mois, la FNMR s’est mobilisée et a orchestré une campagne pour alerter la population et les pouvoirs publics des dangers que fait courir, selon elle, la fermeture des cabinets de proximité - une vingtaine recensée à ce jour. « La disparition de l’offre de proximité va compliquer le bon déroulement du dépistage du cancer du sein », souligne le Dr Niney.

Arbitrages à la fin du mois.

D’éventuelles baisses tarifaires inquiètent également les biologistes. « À chaque fois qu’il y a des économies à faire, les radiologues et les biologistes sont concernés, souligne Jean Benoît, président du syndicat des biologistes. Ces baisses étaient déjà évoquées par le dernier rapport Ballereau [sur la réforme de la biologie médicale] ». Le syndicaliste s’étonne que de nouvelles ponctions soient à l’étude en pleine réforme de la biologie. « On nous demande de suivre l’accréditation, très onéreuse en moyens matériels et humains, de regrouper les laboratoires, d’être au top niveau et on veut baisser nos tarifs… C’est révoltant. Trois baisses tarifaires en quatre ans, ça commence à faire beaucoup. D’autant que cela ne règle aucun problème ».

Le procédé des décotes tarifaires, déjà appliqué avec les lettres clés « flottantes » sous Martine Aubry, a été remis au goût du jour depuis deux ans par le gouvernement qui invoque volontiers des « gains de productivité » et autres « marges » dans les disciplines visées. Ce que dénonce le Dr Jean-François Rey, président de l’Union nationale des médecins spécialistes confédérés (UMESPE-CSMF). « Le gouvernement est entré dans une logique purement comptable, regrette-t-il . Pourtant, les radiologues sont prêts à s’engager dans un plan triennal de maîtrise médicalisée ».

Que restera-t-il de ces « ajustements » de tarifs dans le PLFSS ? Les syndicats de médecins multiplient les contacts auprès du ministère de la Santé, de Bercy et de l’assurance-maladie. Les arbitrages définitifs devraient être rendus à la fin du mois de septembre.

 CHRISTOPHE GATTUSO

Source : lequotidiendumedecin.fr