R EAGISSANT aux propos du Medef qui a annoncé qu'il compte aborder ce mois-ci (ou en avril) la question de l'assurance-maladie dans le cadre de la refondation sociale avec les syndicats, Marc Blondel vient d'indiquer que Force ouvrière ne veut pas « être mis devant le fait accompli ». Le secrétaire général de FO souhaite connaître les thèmes de discussion et l'état d'esprit du patronat. « Si c'est pour discuter de la mise en concurrence des caisses primaires d'assurance-maladie avec le privé, nous n'y serons pas », prévient-il.
En revanche, FO est tout disposée à aborder la question d'une remise en cause du système mis en place depuis 1995 par le plan Juppé, qui est, selon lui, un échec. Son organisation propose en premier lieu « l'abandon de la maîtrise comptable (des dépenses) de l'assurance-maladie ». Alors que le régime général retrouve des soldes excédentaires depuis 1999 (+ 15,77 milliards pour 2001), FO est préoccupée par les comptes de l'assurance-maladie au sein du régime général (- 0,756 milliards pour la même année). Le syndicat estime que mettre à la charge de la Sécurité sociale des dépenses supplémentaires (comme le financement des 35 heures) sans lui affecter les moyens financiers nécessaires est « aussi une cause de ce que l'on appelle le dérapage des dépenses de santé ».
Par ailleurs, FO souhaite que soient renouées les relations entre l'assurance-maladie et les professionnels de santé. « Le système des sanctions financières collectives a bloqué le dialogue avec les professions médicales », estime Marc Blondel, qui n'a pas commenté les discussions en cours entre les principaux syndicats de salariés et organisations de médecins dans le cadre du groupe dit du G7 (1). FO préconise le retour à une convention nationale unique pour les généralistes et les spécialistes (faute d'un accord avec les caisses nationales, les seconds sont actuellement régis par un règlement minimum conventionnel pris par décret). L'organisation estime que cette convention est le cadre privilégié pour définir un « acte de qualité ». Elle souhaite en outre promouvoir une adhésion individuelle des médecins à cette convention.
Le syndicat de Marc Blondel demande également que soit délimité le champ d'intervention des partenaires sociaux et de l'Etat. « D'un côté, les conseils d'administration des caisses sont censés gérer les caisses, alors qu'ils ne disposent d'aucun pouvoir pour assumer ce rôle. L'Etat est censé n'exercer qu'un rôle de tutelle, alors qu'il s'immisce dans la gestion des organismes », dénonce-t-il.
Enfin Marc Blondel plaide pour le « retour » à une gestion paritaire entre les syndicats de salariés et le patronat. « Les conseils d'administration sont devenus de fait quadripartites », regrette Marc Blondel, faisant allusion à la présence, dans les conseils, de l'Etat, par le biais notamment des personnes qualifiées, et de la « société civile » (mutualité, associations...).
(1) La CGT, FO, la CFTC, la CFE-CGC, la CSMF, le SML et la FMF.
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