Être pragmatique et efficace à l’échelle d’une grande région, telle est l’ambition de Xavier Bertrand, président du Conseil régional Hauts-de-France et ancien ministre. « J’ai conscience aujourd’hui que la dotation entre l’État et les acteurs locaux, notamment les régions, doit être revisitée, estime-t-il. Dans la région des Hauts-de-France, je ne peux pas me satisfaire d’une espérance de vie inférieure de deux ans à la moyenne nationale. Sur la prévention, il est grand temps d’entrer sur des propositions concrètes. Une région est tout à fait à même d’intervenir sur la question des personnels, des maisons de santé, des établissements publics et privés, des filières stratégiques à développer. »
Plus au sud, à quelques encablures de Saint-Étienne, Alain Berthéas, président de Sigvaris et de la communauté d’agglomération Loire-Forez, estime, pour sa part, que les régions se confrontent parfois « aux bien-pensants parisiens qui leur expliquent ce qu’elles devraient faire et ne leur demandent pas ce qu’elles voudraient faire. La France est le pays des 36 000 communes et les compétences régaliennes de l’État ne sont plus assurées aujourd’hui. Elles se retrouvent donc dans le giron des collectivités ». Or, le rôle et les compétences devraient être clairement expliqués pour en accroître l’efficacité.
Face à cet appel à la décentralisation plus poussée, Michel Laforcade, directeur de l’ARS Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes répond que : « La plupart du temps, le diagnostic est à l’équilibre et, en aucun cas, à l’apocalypse de notre système de santé. Selon l’OMS, nous disposons d’un très bon système de soins qui présente, certes, des lacunes du côté de la prévention, de l’incapacité à travailler en logique de parcours, des inégalités sur l’ensemble des territoires. » Pour autant, prendre des solutions radicales comme une décentralisation complète ne serait pas la panacée. « La restructuration est une alchimie complète et complexe entre les demandes de Paris et la réalité de terrain. En matière de restructuration, nous n’avons pas forcément à rougir. Par exemple, la France comptait, en 1975, 13 069 maternités qui ne sont plus que 523 en 2016. À bas bruit, cette petite révolution en faveur de la sécurité ne s’est pas faite pour des raisons financières. »
La santé est au cœur de la préoccupation des Français. Dans les territoires, les politiques ont la volonté d’investir le champ du sanitaire, même si ce n’est pas nécessairement leur vocation. « Les priorités de santé publique ne sont pas les mêmes selon les territoires, souligne Olivier Véran, médecin neurologue, CHU Grenoble, ancien député de l’Isère. Les régions investissent dans les maisons pluridisciplinaires, dans les centres de santé et certaines collectivités territoriales ont même contribué à la finalisation de projets de construction d’établissements de santé comme à Aix-en-Provence. Il faut développer des compétences prévention, santé publique, permettre de l’investissement dans le numérique et pousser les feux de l’innovation dans les territoires, mais la gestion des risques et de l’organisation des soins devra reposer plutôt sur l’Etat et, dans les régions, via les ARS renforcées. »
Les effets du fonctionnement en silos et l’absence de fongibilité des enveloppes ressortent en permanence dans le débat. L’un des enjeux consiste à assurer la pérennité des financements, avoir une approche plus prospective de long terme, en vue d’éviter l’interruption des expérimentations réussies et pour permettre de les essaimer sur le territoire. Quant à la télémédecine, elle peut permettre de gérer la pénurie et d’apporter sur certains territoires une offre de soins qui n’a jamais existé.
Débat avec Xavier Bertrand, président du Conseil régional Hauts-de-France, ancien ministre ; Alain Berthéas, président de Sigvaris, président de la communauté d’agglomération Loire-Forez ; Michel Laforcade, directeur ARS Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes ; Olivier Véran, médecin neurologue, CHU Grenoble, ancien député de l’Isère. Animé par Olivier Mariotte, président de nile.
Plus au sud, à quelques encablures de Saint-Étienne, Alain Berthéas, président de Sigvaris et de la communauté d’agglomération Loire-Forez, estime, pour sa part, que les régions se confrontent parfois « aux bien-pensants parisiens qui leur expliquent ce qu’elles devraient faire et ne leur demandent pas ce qu’elles voudraient faire. La France est le pays des 36 000 communes et les compétences régaliennes de l’État ne sont plus assurées aujourd’hui. Elles se retrouvent donc dans le giron des collectivités ». Or, le rôle et les compétences devraient être clairement expliqués pour en accroître l’efficacité.
Face à cet appel à la décentralisation plus poussée, Michel Laforcade, directeur de l’ARS Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes répond que : « La plupart du temps, le diagnostic est à l’équilibre et, en aucun cas, à l’apocalypse de notre système de santé. Selon l’OMS, nous disposons d’un très bon système de soins qui présente, certes, des lacunes du côté de la prévention, de l’incapacité à travailler en logique de parcours, des inégalités sur l’ensemble des territoires. » Pour autant, prendre des solutions radicales comme une décentralisation complète ne serait pas la panacée. « La restructuration est une alchimie complète et complexe entre les demandes de Paris et la réalité de terrain. En matière de restructuration, nous n’avons pas forcément à rougir. Par exemple, la France comptait, en 1975, 13 069 maternités qui ne sont plus que 523 en 2016. À bas bruit, cette petite révolution en faveur de la sécurité ne s’est pas faite pour des raisons financières. »
La santé est au cœur de la préoccupation des Français. Dans les territoires, les politiques ont la volonté d’investir le champ du sanitaire, même si ce n’est pas nécessairement leur vocation. « Les priorités de santé publique ne sont pas les mêmes selon les territoires, souligne Olivier Véran, médecin neurologue, CHU Grenoble, ancien député de l’Isère. Les régions investissent dans les maisons pluridisciplinaires, dans les centres de santé et certaines collectivités territoriales ont même contribué à la finalisation de projets de construction d’établissements de santé comme à Aix-en-Provence. Il faut développer des compétences prévention, santé publique, permettre de l’investissement dans le numérique et pousser les feux de l’innovation dans les territoires, mais la gestion des risques et de l’organisation des soins devra reposer plutôt sur l’Etat et, dans les régions, via les ARS renforcées. »
Les effets du fonctionnement en silos et l’absence de fongibilité des enveloppes ressortent en permanence dans le débat. L’un des enjeux consiste à assurer la pérennité des financements, avoir une approche plus prospective de long terme, en vue d’éviter l’interruption des expérimentations réussies et pour permettre de les essaimer sur le territoire. Quant à la télémédecine, elle peut permettre de gérer la pénurie et d’apporter sur certains territoires une offre de soins qui n’a jamais existé.
Débat avec Xavier Bertrand, président du Conseil régional Hauts-de-France, ancien ministre ; Alain Berthéas, président de Sigvaris, président de la communauté d’agglomération Loire-Forez ; Michel Laforcade, directeur ARS Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes ; Olivier Véran, médecin neurologue, CHU Grenoble, ancien député de l’Isère. Animé par Olivier Mariotte, président de nile.
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