Pour s’être trop hâtée de soulager ses souffrances, peut-être aussi par excès d’économie, une brave ménagère d’un village tout proche vient de causer la mort de son mari.
Celui-ci, vieillard de soixante ans, était tombé malade, et le pharmacien consulté avait cru devoir ordonner ce remède classique, dont l’action émolliente et dépurative a été si souvent célébrée dans les comédies de Molière. Elle ne saurait l’être cette fois-ci. Quand la bonne vieille, en effet, revint au logis avec le liquide médicamenteux, elle s’aperçut qu’elle n’avait point le liquide spécial dont sont armés les apothicaires lancés à la poursuite de M. de Pourceaugnac.
Que faire ? S’en procurer un ! C’était un retard et une dépense inutiles. La paysanne se rappela que son homme avait, pour gonfler les pneus de sa bicyclette, une petite pompe à main qui ferait très bien l’affaire. Et, toute fière de cette ingénieuse solution, elle administra le remède au patient résigné.
Malheureusement, l’intérieur de cette pompe, depuis longtemps abandonnée, contenait du vert-de-gris, et le pauvre homme en est mort empoisonné après deux jours de souffrance.
(« Le Journal », mars 1913)
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