Plusieurs milliers de médecins, infirmières et techniciens médicaux en colère ont manifesté samedi à Varsovie (photo) pour demander une augmentation conséquente du budget de la Santé. Venus de toute la Pologne, les marcheurs -quelque six mille, selon la mairie de Varsovie- ont dénoncé les conséquences désastreuses de la faiblesse des rémunérations pour le système de santé du pays, et notamment la désertion des jeunes médecins qui préfèrent exercer leur métier à l'étranger. La Pologne est l'un des pays, voire le pays d'Europe où le nombre de médecins par tête d'habitant est le plus faible, ont affirmé plusieurs manifestants.
D'après les médias polonais, 10% des jeunes médecins diplômés, et encore plus d'infirmières, choisissent d'aller travailler en Occident, où les conditions sont bien meilleures. Ceux qui choisissent de rester en Pologne prennent souvent deux ou trois postes, et travaillent, épuisés, jusqu'à 80 heures par semaine. Des secouristes en tenue orange qui ouvraient la marche derrière une ambulance portaient un brancard avec un mannequin représentant un travailleur de la Santé mort de fatigue, avec un panneau "il a vécu de passion pour son travail".
L'objectif de la marche, organisée par une entente de syndicats d'une dizaine de groupes professionnels, était de demander que le budget de la Santé publique soit porté immédiatement, en conformité avec les recommandations de l'OMS, à 6,8% du PIB, alors qu'il est à 4,5% actuellement. En juillet dernier, le gouvernement a déclaré que cet objectif ne serait atteint que vers 2025, provoquant la colère des professions de la Santé.
Le ministre de la Santé Konstanty Radziwill, venu assister à la fin de la marche, a été invité à prendre la parole. Dans un bref discours, il a attribué les difficultés aux gouvernements libéraux précédents et promis d'augmenter les dépenses pour la Santé "chaque année". Mais il est parti rapidement, refusant de répondre aux questions des manifestants, qui ont réagi par des huées.
La question des niveaux de rémunération des médecins est un problème récurrent dans beaucoup de pays d'Europe de l'Est, telle l'Estonie, la Slovaquie ou la Roumanie.
(d'après AFP)
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature