Roberto Marzetti est le directeur général du centre de sécurité sociale régional des Abruzzes. Depuis le séisme, il a été attaqué de toutes parts, une partie de la presse italienne l’accusant de s’être rendu compte, dès sa nomination en 2006, que l’hôpital San Salvatore n’avait pas de certificat de conformité aux normes. Plus, toujours selon la presse, Roberto Marzetti savait également que le bâtiment n’était pas régulièrement enregistré auprès du cadastre et qu’il aurait dû par conséquent fermer l’établissement. Des accusations lourdes de conséquences que le directeur général non seulement réfute en bloc mais qu’il évacue également pour se concentrer sur les conditions actuelles de l’hôpital.
LE QUOTIDIEN - Comment se passe la reconstruction de l’hôpital San Salvatore évacué juste après le tremblement de terre ?
D’abord, il faut rétablir la vérité. L’hôpital n’a pas été totalement détruit. Environ 9 piliers sur 35 au total, ont cédé. Le département des urgences a été touché mais l’hôpital peut être rapidement récupéré avec environ 50 millions d’euros et non 100 millions comme l’ont affirmé certains. Selon notre feuille de route, nous devrions réussir à rouvrir deux blocs opératoires d’ici au 31 mai et deux couloirs d’une capacité totale d’une centaine de lits. D’ici au 31 août, nous devrions récupérer environ deux autres étages avec 100 autres lits et deux autres blocs opératoires. De toute façon, nous n’avons pas le choix. Un hôpital sous la tente avec l’arrivée de l’été puis de l’hiver ne peut pas tenir le coup longtemps pour des raisons de logistique et d’hygiène.
En cas d’interventions spécifiques, êtes-vous effectivement en mesure d’opérer un patient sous la tente ?
La réponse est non. Nous pouvons empêcher un patient de mourir, c'est-à-dire que l’on peut ouvrir, tamponner et recoudre puis dérouter le malade sur une vraie structure médicale. C’est un peu comme les hôpitaux en zone de guerre, on fait dans l’urgence et pour l’urgence. Nous sommes bien équipés au niveau technique en ce qui concerne par exemple, les dialyses, la gynécologie, en bref les consultations normales. Mais nous ne pouvons en aucun cas envisager des opérations lourdes. Le bloc opératoire, par exemple, n’est pas aseptisé.
Vous êtes très critique par rapport à la construction de cet hôpital. Pourquoi ?
En1967, le projet avait été déposé sur le bureau du président de la Commission des bâtiments. Tout le monde savait que le terrain était constitué de limon, que la zone était sismique car il y a une faille précédente qui passe à quelques mètres à peine de l’hôpital. Par ailleurs, nous nous sommes rendu compte maintenant que les supports métalliques à forme de L, qui servent normalement à consolider le squelette, notamment au niveau des piliers, n’ont pas été posés. Mais en fait, le vrai problème, c’est qu’on n’aurait jamais dû construire un hôpital ici. Personnellement, je n’aurais jamais choisi cet endroit pour y bâtir ma propre maison !
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