L' ENQUETE ERASM, menée en mai 2000 à l'initiative de Sanofi-Synthélabo, est une enquête épidémiologique française effectuée par 1 321 généralistes ayant recruté plus de trois mille patients souffrant de rhinite allergique (RA) saisonnière.
Le diagnostic est porté sur les données de l'interrogatoire : triade symptomatique (éternuement, rhinorrhée claire, obstruction, avec parfois prurit oculaire ou toux), en saison pollinique. Le retentissement sur la qualité de vie personnelle et professionnelle est important (la majorité des cas). Les examens complémentaires (dosage des IgE, radiographie des sinus, etc.) ne sont prescrits que dans 11 % des cas, si une consultation spécialisée est demandée (allergologie, dans les trois quarts des cas, ORL).
Les traitements prescrits sont les antihistaminiques non sédatifs per os (93 %), collyres (32 %), corticoïdes intra-nasaux (45 %).
La pratique du généraliste, souligne le Dr P. Demoly (Montpellier), semble en accord avec le consensus de l'OMS, ARIA, non encore publié. L'importance du coût entraînée par la RA et les liens entre rhinite et asthme ont conduit l'OMS à produire ARIA (Allergic Rhinitis and its Impact on Asthma), qui a établi des recommandations pour le spécialiste et le généraliste, selon les principes de la médecine fondée sur les preuves, basée sur les résultats d'études randomisées et des métaanalyses.
L'impact sur la qualité de vie
ARIA établit des recommandations simples de traitement, souligne la nécessité d'une recherche des comorbidités (asthme et polypose nasale) et de prendre en compte l'impact sur la qualité de vie.
Une nouvelle classification des rhinites est proposée : on distingue désormais les rhinites intermittentes (moins de quatre jours par semaine ou moins de quatre semaines) et les rhinites persistantes au-delà de ces limites... La sévérité est appréciée en termes de modérée et sévère, selon les symptômes mais aussi en fonction de l'impact sur la qualité de vie. Les traitements classiques (antihistaminiques, corticoïdes intra-nasaux, cromones, immunothérapie) sont reconnus efficaces.
Examen de la cavité nasale
Le Dr J.-M. Klossek (ORL, CHU Poitiers) souligne que le diagnostic de RA est facile, de pratique quotidienne en MG ; cependant, il est souvent méconnu. Une récente étude suisse montre qu'un tiers de RA de l'enfant passent inaperçus. Pourtant, un bon interrogatoire et un simple examen de la cavité nasale suffisent au diagnostic. Les examens d'imagerie sont réservés aux cas douteux. L'enquête allergologique est nécessaire en cas de suspicion d'allergènes. L'objectif thérapeutique est déterminé en fonction des symptômes cliniques les plus gênants. Antihistaminiques per os non sédatifs associés, si les symptômes sont plus sévères aux corticoïdes intra-nasaux, représentent le traitement de base de la plupart des RA. Leur « niveau de preuve » d'efficacité selon ARIA est bon, meilleur que celui de l'éviction allergénique. L'efficacité du traitement doit être réévaluée dans les quatre semaines ; si les symptômes résistent, un avis spécialisé (ORL, allergologue) est nécessaire.
Journées parisiennes d'allergie 2001. Session parallèle organisée par Sanofi-Synthélabo, animée par les Prs A. Taytard (Bordeaux), P. Godard et P. Demoly (Montpellier) et J.-M. Klossek (Poitiers).
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