AUTO
J AMAIS dans l'histoire, Renault, Peugeot et Citroën n'avaient déployé autant d'énergie et d'imagination. C'est en tout cas la première fois qu'ils présentent simultanément trois authentiques nouveautés.
Renault avec la Vel Satis, son haut de gamme futuriste qui semble sorti d'un roman de science-fiction, Peugeot avec la robuste et rassurante 307 qui rêve de détrôner l'immortelle Volkswagen Golf sur l'échiquier européen et Citroën avec la C5 à l'architecture plus classique ont d'ores et déjà gagné leur pari : montrer que l'industrie automobile française sait, quand les circonstances l'exigent, faire preuve d'esprit d'entreprise.
Alors que le groupe Daimler-Chrysler annonce des suppressions d'emplois massives aux Etats-Unis, tous les voyants sont au vert chez les Français. En termes de résultats financiers d'abord, mais aussi dans le domaine plus subjectif de l'innovation et du cycle de renouvellement des produits.
Le groupe PSA et Renault qui semble couler des jours heureux avec Nissan après une période d'incertitude, ne sont pas décidés à se reposer sur leurs lauriers.
Dans les deux ans à venir, chasse gardée des constructeurs allemands, en commercialisant le « coupéspace » Avantime et un Espace inédit.
Avec Vel Satis, l'ambition de Louis Schweitzer est de crédibiliser le nom de Renault dans le haut de gamme apparemment sensible aux caprices de la mode. La berline traditionnelle accuse en effet une baisse des immatriculations d'environ 14 %.
Les 4 x 4 de luxe (BMW X5, Mercedes Classe M, Lexus RX 300, Audi All Road,) les monospaces, les cabriolets, les coupés et notamment le coupé sport classe C, voient leurs actions grimper en flèche.
Renault a compris qu'il était illusoire d'essayer de déboulonner les mastodontes germaniques sur leur terrain de prédilection. L'ex-Régie a donc engagé le pari de l'audace. Un pari forcément risqué. Qui cadre malgré tout idéalement avec le slogan choisi pour accompagner la commercialisation de la Laguna 2 : Renault, créateur d'automobiles.
La Vel Satis qui fera son entrée début 2002 est précisément le fruit de ce changement de cap qui met fin à la période voiture à vivre.
Peugeot - qui prépare l'arrivée de la 307 sur laquelle Ferdinand Piech, le patron du groupe Volkswagen, s'est longuement attardé lors des journées de presse - conserve sa ligne directrice.
La 607 aux formes résolument conventionnelles, le très élégant coupé 406 désormais doté du 2.2 l HDi common rail et la 307 qui sera déclinée en break (le concept Caméléo préfigure l'avenir), puis en coupé-cabriolet, illustrent ce choix d'une stratégie teintée de sagesse et de prudence bien dans l'esprit maison.
Attaché à son indépendance, PSA entend prouver, comme le rappelle souvent son président, Jean-Martin Folz, que l'on peut vivre heureux - en clair dégager des profits - en se tenant à l'écart des alliances aux retombées parfois hasardeuses.
Pour sa part, Citroën adopte une position très conservatrice au travers de la C5 qui mettra progressivement fin à la carrière de la Xantia. La sobriété, pour ne pas dire l'austérité qui émane de cette berline, choque dans un paysage où l'exotisme, voire l'excentricité, sont de mise.
Dernier legs de l'ère Jacques Calvet, la C5 reste donc une Citroën dans l'âme en dépit des innovations technologiques qu'elle propose dont l'hydractive troisième génération.
Mais la page sera bientôt tournée. Le double chevron est sur le point d'abandonner le costume trois-pièces et le chapeau mou pour des tenues plus légères.
La C5, le futur haut de gamme, sera plus affriolante et cadrera davantage avec ce qui caractérisa jadis la marque, à savoir la créativité et l'innovation.
Cette philosophie, on la percevra dans la C2, la 2 CV du troisième millénaire et le démonstrateur Pluriel, un concept astucieux de véhicule transformable.
Dans cette bataille d'Hernani, qui marque l'entrée dans le nouveau millénaire, l'erreur est plus que jamais proscrite. Reste à savoir qui, des classiques ou des modernes, l'emportera.
Sur les stands
Hyundai Terracan : un vrai pur et dur
Après le Galloper, émanation du Mitsubishi Pajero, le 4X4 de loisirs Santa Fé, Hyundai présente le Terracan conçu pour le franchissement.
Le constructeur coréen couvrira ainsi tous les besoins en matière de véhicules quatre roues motrices.
Deux versions seront proposées au client, un 2,5 l turbo diesel intercooler classique de 113 cv dont le prix de base devrait tourner autour de 175 000 F (lancement au mois de juin) et un 2,9 l common rail développant 150 cv équipé notamment de la climatisation et de l'ABS de série. Ce modèle n'apparaîtra pas avant la fin de l'année.
Toyota : un monospace Avensis
La marque japonaise remet la pression avec cette fois une version monospace de la berline Avensis, baptisée Verso.
Ce véhicule familial conçu à partir d'une nouvelle plate-forme qui servira de base à la future berline Avensis dans un peu plus d'un an, sera commercialisé en France au mois de juillet en 5 ou 7 places avec une seule motorisation D4-D, diesel common rail dont la puissance a été portée à 116 cv au lieu de 110 sur l'actuelle berline.
A terme, l'Avensis Verso (longueur 4,65 m) mettra fin à la carrière du Picnic.
Citroën C5 : un break grand volume
Citroën perpétue la tradition des breaks grand volume qui remonte à la DS avec cette version dérivée de la berline. Le parti pris stylistique est certes classique mais il permet au break C5 d'offrir des prestations de qualité en termes de volume si l'on joue sur la modularité : entre 563 l et 1 658 l. Autant dire que le break C5 se prête à toutes les fantaisies.
La largeur d'entrée de seuil (1,176 m), la hauteur sous tablette (481 mm) et la hauteur maximale (910 mm) soulignent ce côté pratique et convivial.
Autre particularité, la variation du seuil de chargement à l'arrêt qui s'opère en utilisant une commande placée à l'intérieur du coffre. Le seuil minimal est fixé à 493 mm, le seuil nominal à 564 mm et le seuil maximal à 653 mm.
Fiat Doblo : Kangoo, Berlingo et Partner en ligne de mire
Le groupe Fiat sacrifie à la mode des véhicules ambivalents. Voiture particulière pour les loisirs mais aussi utilitaire, le Doblo entrera en scène sur le marché national dès le mois prochain.
Sa caractéristique essentielle tient à ses deux larges portes coulissantes facilitant l'accès à bord. Deux moteurs sont prévus : un 1,2 l essence et un 1,9 l diesel atmosphérique. Un common rail suivra.
Fiat, qui débarque bien tard sur le secteur dominé par le couple Berlingo-Partner et le Kangoo, espère tirer son épingle du jeu grâce à un bon équipement de base et des prix compétitifs.
Fiat Stilo : une rivale pour la Peugeot 307
A peine Peugeot a-t-il levé le voile sur la 306 que le groupe Fiat réplique avec la Stilo. Cette compacte moyenne va mettre fin à la carrière des Bravo-Brava. Elle sera commercialisée en septembre en 3 ou 5 portes avec 4 motorisations essence et 2 turbo-diesel common rail.
Les deux modèles se différencient par leur longueur et leur hauteur, respectivement 4,18 m et 1,46 m pour la trois portes, 4,25 m et 1,51 m pour la hauteur. L'empattement et la largeur (2,60 m et 1,76 m) sont par contre identiques.
Thesis : la limousine de Lancia
Dotée d'excellentes qualités routières mais desservie par une ligne lourde, la Kappa n'a pas connu le succès qu'elle méritait. Avec Thesis, issue du concept Dialogos, Lancia espère rattraper le temps perdu.
Cette berline de luxe (4,91 m) qui sera lancée en novembre avec des moteurs 4 et 6 cylindres, est censée concurrencer les Allemandes mais aussi les Françaises, 607, Vel Satis et C5.
Suzuki Liana : la convivialité
La marque japonaise revit depuis l'apparition sur le marché du Wagon R. Après l'Ignis, elle présente la Liana (lancement en juin), une berline fonctionnelle (longueur 4,23 m) qui se situe dans le créneau de la 307 et de la Stilo.
Deux moteurs figurent au programme, 1,3 l et 1,6 l. Une transmission intégrale permanente est disponible en option sur la 1 600 cm3.
Skoda : un coffre pour la Fabia
Berline avec hayon, break et maintenant version avec coffre, la boucle est bouclée pour la Fabia. Cette troisième variante affiche une longueur de 4,222 m et un coffre de 438 l qui peut atteindre 789 l, siège arrière rabattus.
BMW : la série 3 Compact en pôle
La « petite » série 3 affiche une personnalité plus affirmée que sa devancière. Dotée des motorisations de la berline, elle dispose de la technologie « valvetronic » génératrice d'économie de carburant. Parallèlement la marque munichoise présente le X5 en version diesel, très attendu en France, doté d'un 3 l 6 cylindres en ligne, injection directe 183 cv, couple 410 NM. Prix : de 275 000 F à 313 000 F.
Enfin, sont dévoilés le roadster Z3M (334 900 F) et le coupé Z3M (337 500 F), 325 cv. Quant au cabriolet M3, il est facturé 419 500 F.
Cadillac et Chevrolet montent au créneau
Aux côtés de l'impressionnant proto coupé Astra OPC X-Treme doté du V8 4 l 440 cv trônent un autre proto Cadillac Vizon à transmission permanente, V8 4,6 l 305 cv et le nouveau Trail Blazer, un 4x4 compact doté d'un 6 cylindres en ligne 4,2 l.
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