L E ministre de la Santé souhaite développer la prévention des pathologies mentales et l'intégration dans la société des malades handicapés psychiques.
Le gouvernement entend poursuivre « une politique de santé reconnaissant pleinement un droit à la protection de sa santé mentale ». Il importe, en fait, « de prendre en charge les troubles pathologiques avérés et durables, qui nécessitent des soins psychiatriques », mais également de prévenir les pathologies mentales et les problèmes psychiques « causés par des conditions de vie et un environnement difficiles », a déclaré Bernard Kouchner aux 4es Rencontres de la psychiatrie.
D'autre part, pour le ministre délégué, qui parle « d'une psychiatrie à l'évidence en crise », « il est impératif de définir une articulation réelle et structurée entre le champ sanitaire et le champ social pour les malades mentaux, en particulier pour ceux d'entre eux que la maladie empêche d'avoir une insertion sociale ».« Rien n'est plus dangereux, ajoute-t-il, qu'après avoir sorti enfin la psychiatrie d'une forme de ghetto (asilaire), il en apparaisse une autre : celui du rejet des patients dans leur famille, ou dans un substitut de domicile, non accompagné, après avoir été stabilisés grâce aux progrès des thérapeutiques médicales ».
Pour éviter cet écueil, Bernard Kouchner va, avec Elisabeth Guigou et Dominique Gillot, demander à une mission parlementaire de « se pencher sur les modalité et les conditions propres à faciliter l'intégration des malades handicapés psychiques dans la société ».
Enfin, recommande-t-il aux psychiatres, il faut travailler « en réseaux, sans hégémonie, demeurer disponibles, prouver au cas par cas son efficacité et sa compétence, se déplacer et non faire venir dans un lieu les patients ». « Alors même que la France dispose de la plus importante densité de psychiatres de toute l'Union européenne, c'est aujourd'hui, pour nous, conclut-il, une priorité de redéfinir la place de chacun des acteurs du champ de la santé mentale dans l'organisation des soins psychiatriques qui est à rapprocher, par ailleurs, des soins généraux ». Il s'agit là d'une question majeure, puisque plus de 20 % des Français ont ou auront au cours de leur vie un problème de santé mentale.
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